KOUNDA 78 lauréat du Prix de la Charte

Larédaction

L’association Kounda 78 remporte le Premier Prix de la Charte yvelinoise pour la qualité des projets de coopération internationale. Il sera remis lors des Assises de la coopération décentralisée samedi 12 octobre à Marly-le-Roi.

kounda3

Château d’eau alimentant le village de Kounda

Le 12 octobre prochain, lors des 5e Assises de la solidarité internationale, le Premier Prix de la Charte yvelinoise sera remis à l’association Kounda 78. La qualité de son projet mené dans le village de Kounda (Mali) – « Assurer la viabilité de l’accès à l’eau potable pour tous grâce à la production agricole » – a retenu l’attention du jury, réuni le 23 septembre dernier.

Un chèque de 3000 € sera remis à l’association lors des Assises organisées au collège Louis Lumière de Marly-le-Roi.

Le jury a également attribué deux prix spéciaux ex-æquo de 2 000€ aux associations EDEN et Lumières de Madagascar pour leurs projets « La lumière à Konna » et « Eclat d’espoir ».

Etablie en 2011 en concertation avec les acteurs yvelinois de la solidarité internationale, la « Charte yvelinoise pour la qualité des projets de coopération internationale » regroupe 12 principes représentant une méthodologie issue de l’expérience collective et pouvant s’appréhender comme une démarche-qualité. Pour favoriser la promotion et la diffusion de ces douze principes, un concours annuel permet de décerner chaque année deux prix aux acteurs yvelinois les plus exemplaires.

 

Rencontre avec Huguette Loque, présidente de l’association Kounda 78

« Traiter l’eau du fleuve Sénégal »

Quelles sont les grandes lignes de votre projet ?

Huguette Loque : « Il s’agit de réaliser un système d’alimentation en eau potable et un périmètre maraîcher dans le village de Kounda (Cercle de Kayes au Mali). Ce système permet d’assurer l’accès à l’eau en quantité et en qualité : l’eau potable est distribuée par un premier réseau d’alimentation de quatre bornes fontaines, réparties à côté des concessions et une fontaine à l’école du village. Puis un second réseau permettra la création et l’irrigation de quatre hectares de cultures maraîchères.

Que va-t-il changer ?

HL : « Toute la population du village en sera bénéficiaire : il permettra le développement économique et sanitaire. Le public ciblé comprend notamment les femmes et les jeunes filles : les femmes pourront développer une activité génératrice de revenus, alors qu’elles étaient limitées dans leurs initiatives à cause de la collecte de l’eau, et les jeunes filles pourront être scolarisées. Elles ne seront plus victimes de chutes graves à la saison de l’hivernage quand les abords du fleuve Sénégal sont inondés. »

En quoi votre projet est-il innovant ?

HL : « Suite à des réflexions partagées entre M Sarr, Maire de la Commune Hawa-Denbaya, M Macina du cabinet malien 2AEP et M Levallois le technicien du projet, l’étude de faisabilité a retenu le projet ambitieux suivant : traiter l’eau du fleuve Sénégal.

C’est une première au Mali de réaliser dans un village, un système d’adduction d’eau en provenance du fleuve. De plus, l’innovation tient également au financement de l’entretien des installations par le maraîchage : la vente des produits maraichers permettra de distribuer l’eau gratuitement grâce à une redevance fixe prélevée sur la vente des produits agricoles.

Le projet va ainsi devenir autonome dans son entretien, son fonctionnement et permettra un revenu motivant pour les villageois.

Enfin, grâce à ce système, l’eau potable pour la consommation humaine n’est pas payante, et donc accessible à tous : nous sommes heureux d’avoir atteint cet objectif social. »

Qu’allez-vous faire du prix de 3 000 € ?

HL : « Depuis 2007, nous soutenons la population de Kounda dans la réalisation de leurs projets et le développement du village. Chaque association villageoise nous fait part de ses besoins et problèmes rencontrés. Ceci nous a conduits à soutenir l’ouverture d’une classe élémentaire par année, soit 120 enfants scolarisés en 2013.

Chaque année, nous leur fournissons les fournitures scolaires et répondons aux besoins des enseignants notamment par la construction de logements pour les enseignants et de latrines adaptées.

A ce jour, l’école doit être agrandie et notre projet 2014 est la construction d’un module de trois classes et d’un bureau de direction. Ensuite, nous porterons une réflexion commune sur le reboisement et la réhabilitation du centre de santé communal. »