Du 16 novembre au 1er décembre, le Conseil général et Yvelines Tourisme lancent la première édition de “Goût d’Yvelines”, un programme riche et varié d’événements culinaires.
Pour ouvrir en beauté ces 3 semaines gourmandes, une grande « battle » réunissant des cuisiniers amateurs vous est proposée au Palais des Congrès de Versailles le 17 novembre ! Nous avons rencontré Laurent Trochain, chef du restaurant le Numéro 3 au Tremblay-sur-Mauldre qui sera l’un des quatre coach de la « battle » royale du dimanche 17 novembre.
Considérez-vous qu’être cuisinier est une vocation ?
Oui, tout à fait. Tout le monde n’est pas appelé à devenir cuisinier ou restaurateur. Vous ne tombez pas dans la marmite par hasard. Très tôt, vous pouvez percevoir des signes qui ne trompent pas. Personnellement, j’ai éprouvé très jeune une fascination pour ce métier. J’aimais les bonnes choses et étais curieux de tout. Mais la seule passion ne suffit pas pour percer dans le métier ; il faut l’entretenir en se remettant souvent en question et en s’armant de courage.
Que pouvez-vous nous dire sur le métier de cuisinier ?
Chaque démonstration est un défi : celui de faire aimer les métiers de bouche. Parfois certains parents me remercient d’avoir fait naître chez leur enfant ce désir de faire de leur passion un métier. J’en suis ravi. Le métier est encore trop souvent mal perçu. Je le trouve pourtant très exaltant. C’est la plus belle profession du monde.
Etre chef demande de la polyvalence. On touche à des domaines complémentaires tels que la gestion ou la communication. De ce fait, vous faites appel à l’intégralité de vos capacités et qualités. La restauration n’est donc pas une voie de garage.
Pourquoi participez-vous à la « battle » Goûts d’Yvelines ?
Pour partager le savoir-faire culinaire français, échanger avec les visiteurs, faire connaître la maison, valoriser le métier auprès des familles et éventuellement créer des vocations. Goûts d’Yvelines est un événement majeur et incontournable pour la région Yvelines. En tant qu’Yvelinois, je me dois d’y participer.
Qu’attendez-vous de celui que vous coacherez lors de la « battle » ?
Qu’il reste lui-même et garde sa propre personnalité. Un plat est bon parce qu’il est une création originale d’un esprit créatif. Il révèle une parcelle de l’âme de son artiste. Un cuisinier doit s’investir dans la préparation et la présentation de son plat pour extraire de la matière brut un joyau gourmand. Par conséquent, tout en respectant ses choix, je lui prodiguerai les conseils techniques essentiels pour parfaire son art.
Avez-vous des conseils à adresser aux jeunes qui veulent se lancer dans le métier ?
D’être patient et de ne pas brûler les étapes. Le savoir-faire technique s’acquiert avec le temps et l’expérience. Rien ne sert de courir, il faut partir à point ! Même les travaux répétitifs et apparemment rébarbatifs sont essentiels car ils permettent de connaître et de s’approprier le produit. Avant d’en arriver à la finition, il faut se laisser façonner par le métier, être ouvert d’esprit et curieux.
Eléments de biographie
Laurent Trochain débute sa carrière à l’école hôtelière d’Avesnes-sur-Helpe. Une fois diplômé, il entame sa formation dans de nombreuses maisons prestigieuses et côtoie des grands noms du métier, comme Pierre Gagnaire et François Lelaurain. En juillet 2004, il se lance avec sa femme Julie, à la conquête des Yvelines en rachetant La Gentilhommière de Tremblay-sur-Mauldre, qu’il baptise le «Restaurant Laurent Trochain ». En 2011, le restaurant étoilé de Michelin est rebaptisé le « Numéro 3 ».