Les budgets locaux de coopération décentralisée sous tension

Larédaction

YCID a participé à l’Université des Maires des Yvelines mercredi 14 octobre pour plaider auprès des élus locaux l’engagement dans la coopération décentralisée dans un contexte budgétaire tendu. Une convention de partenariat avec Suez Eau France a également été signée.

N. Monkachi et P-M. Grondin ont animé l'atelier d'YCID

N. Monkachi et P-M. Grondin ont animé l’atelier d’YCID

Chaque année, les équipes municipales yvelinoises se retrouvent à l’Université des Maires, dont l’édition 2015 était fortement politique et placée sous le signe de la contestation vis-à-vis des baisses de dotations de l’Etat aux collectivités. Cette baisse devrait occasionner en trois ans 160 millions d’euros de pertes financières pour le Département, qui pourra moins aider les communes, alors qu’elles-mêmes voient leur budget diminuer. Ce contexte présente un risque majeur pour les actions de solidarité internationale, dont on sait que les budgets sont en général les premiers affectés par les tensions budgétaires.

YCID tenait donc à être présent à l’Université pour tenter de convaincre les élus locaux de maintenir à tout le moins les actions en cours, voire d’identifier de nouveaux candidats prêt à s’engager en coopération. L’atelier proposé par YCID et animé avec la participation du Ministère des affaires étrangères, du PS-Eau et du SYCTOM de Paris n’a malheureusement pas mobilisé beaucoup d’acteurs, signe que le sujet est loin d’être au centre des préoccupations actuelles des collectivités. Pourtant, comme le rappelait Christophe KATSAHIAN du MAE, « la présence d’élus locaux, régulièrement disponibles pour venir sur le terrain, est indispensable au maintien des positions françaises dans le monde, l’Etat ne pouvant être partout ». L’aide au développement représente un investissement rentable si l’on veut éviter des crises majeures qui donnent lieu à des flux migratoires intenses dont les collectivités françaises subissent, dans des proportions beaucoup plus élevées aujourd’hui, les conséquences financières. Et c’est par une présence internationale accrue que peuvent également apparaître de nouvelles perspectives économiques pour nos territoires, à même de desserrer la contrainte budgétaire.

Mais si les budgets locaux sont sous tension, d’autres pistes de financement de la solidarité internationale peuvent être mobilisées, à travers les mécanismes issus de la loi Oudin-Santini par exemple, qui permettent aux collectivités compétentes d’affecter jusqu’à 1% de leurs ressources à des actions en faveur de l’eau, de l’assainissement, de l’énergie ou de la gestion des déchets. Ces mécanismes peuvent être complétés par des contributions volontaires, comme souhaite le proposer la société Suez Eau France : les abonnés de l’eau et de l’assainissement de cette société pourront arrondir leurs factures au profit d’un projet de solidarité internationale, et Suez abondera ces contributions volontaires : « un effort solidaire et responsable, qui correspond tout à fait à l’identité du groupe Suez », a expliqué Stéphane CORDIER, Directeur général de Suez Eau France. Un mécanisme d’ailleurs proposé à Suez par microDON, partenaire d’YCID pour les collectes de fonds en magasins au profit des associations de solidarité internationale. Le Département, YCID et Suez ont donc profité de cette Université pour signer une convention destinée à promouvoir toutes les sortes de mobilisation en faveur de l’accès à l’eau et à l’assainissement :  sans perdre de temps, les partenaires avaient déjà organisé une première rencontre avec trois syndicats yvelinois compétents en matière d’eau et d’assainissement le vendredi 16 octobre !