Invité le 29 novembre aux 40 ans de l’entreprise d’insertion APTIMA, Philippe Pascal, Directeur d’activitY’, a réaffirmé sa volonté de coordonner les entreprises du secteur marchand et les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) pour faire de la filière du traitement et de la valorisation des déchets un véritable tremplin dans le retour en l’emploi des bénéficiaires du RSA.

Philippe Pascal, Directeur d’activitY’, au micro lors de la table ronde « L’économie circulaire, levier d’innovation des SIAE »

Soutenue par activItY’ dans le cadre du Plan départemental d’insertion 2016-2017, APTIMA est l’un des piliers de la remise à l’emploi sur le territoire du Mantois, lequel concentre 50% des bénéficiaires du RSA . La force de cette structure d’insertion par l’activité économique (SIAE) est d’allier un projet environnemental d’économie circulaire – traitement et valorisation des déchets – à un projet social d’accompagnement, d’accès à la formation et de retour en activité des publics éloignés du marché du travail. En 2016, APTIMA a embauché 31 personnes en parcours d’insertion sur des Contrats à durée déterminés d’insertion (CDDI) de 35 heures hebdomadaire. Parallèlement, son chantier d’insertion, la ressourcerie « APTIPRIX », a permis de faire travailler, à raison de 26 heures par semaine, 20 personnes en très grande difficulté. Tri et démantèlement et gestion des déchets, atelier de conditionnement, entretien d’espaces verts publics ou encore maintenance du réseau incendie : autant de domaines d’intervention qui permettent aux salariés d’acquérir des compétences nouvelles tout en étant aidés dans la levée des freins périphériques à l’emploi.

Une offre de services concurrentielle pour les collectivités et les entreprises

Dans un contexte économique tendu APTIMA présente une offre de services compétitive aux communes et entreprises soumises à des obligations en matière de gestion de leurs déchets et de responsabilité sociale. La Responsabilité élargie des entreprises (REP), notamment, qui concerne de plus en plus de filières implantées en Vallée de Seine – automobile, pneumatiques, papier, équipements électriques et électroniques (DEEE) … – génère une demande croissante à laquelle APTIMA répond en conjuguant coûts attractifs et utilité sociale. Un relais efficace de la politique d’activitY’ qui, avec APTIMA, a mis en place pour 2017 la collecte de 2 500 ordinateurs usagés dans les collèges départementaux. Ils serviront pour partie à équiper les écoles soutenues par le Département dans le cadre de la coopération décentralisée.

Raisonner par filières et par territoire

Recyclage du bois

Pour Philippe Pascal, Directeur de l’agence activitY’, l’enjeu de l’économie circulaire consiste à structurer des filières sur toute la ligne éco-conception, production, diffusion, utilisation, gestion/recyclage des déchets et réinjection dans la production. Pour ce faire, l’activité des entreprises d’insertion comme APTIMA doit être adossée à celle de grands groupes de l’économie dite classique : « Il y a une complémentarité du secteur marchand et de l’économie sociale et solidaire. C’est en conjuguant leur activité que nous pourrons générer de la cohésion sociale tout en participant à l’activité sur le territoire. » De l’axe Seine, qui concentre de nombreux sites industriels, au secteur rural qui représente 80% du territoire yvelinois, plusieurs pistes de traitement et recyclage des déchets sont expérimentées par l’agence d’insertion ActivitY’. A titre d’exemple, « Les 180 centres équestres du département produisent chaque année plusieurs milliers de tonnes de fumier. Cette matière première abondante pourrait, par exemple, être exploitée via une usine de biomasse. » explique Philippe Pascal.

Un incubateur d’emplois innovants et non délocalisables

Aux avant-postes de l’innovation sociale et environnementale, l’économie circulaire «est un secteur d’avenir où il faut expérimenter en permanence » déclare Philippe Lerouvillois, consultant expert en écologie industrielle et animateur de la table ronde « Economie circulaire, levier d’innovation des SIAE. ». De plus en plus de personnes peu qualifiés ont du mal à s’insérer de l’économique classique. L’économie circulaire leur présente une alternative et permet d’ouvrir de réelles perspectives professionnelles. Fondé sur des dynamiques locales et soucieux des impacts sociaux, ce modèle économique constitue « un gisement encore sous-estimé d’emplois non délocalisables qui participent à la valorisation du territoire. » ajoute Philippe Pascal, Directeur d’activitY’. Conscients de son potentiel de développement, 22% des entreprises d’insertion et 30% des chantiers d’insertion en Ile-de-France, tel APTIMA, investissent aujourd’hui ce champ.

Un secteur appelé à se déployer davantage encore, appuyé par la mise en place en 2017 de la plate-forme de l’Economie sociale et solidaire (ESS) de l’agence ActivitY’ et par le plan stratégique de la DIRRECTE en faveur du développement des SIAE.