Il faut élargir le Grand Paris aux contours de l’Île‐de‐France pour conjurer les risques inhérents aux autres options : la métropole, épousant la géographie de la région, prendra en compte la totalité des Franciliens ; cette solution de bon sens, rapide à réaliser, écarte ainsi le danger de fractures territoriales et sociales.
Pour susciter l’adhésion de la population et de ses élus, il ne faut pas exclure mais rassembler, non pas détricoter mais respecter, tout en faisant évoluer la réalité façonnée par les hommes, le temps et la géographie. La réalité urbaine impose que le territoire du Grand Paris se confonde avec l’Île-de-france. Cette solution de bon sens tient compte des réalités franciliennes et de leurs dynamiques. Elle se fonde notamment sur :
- La démographie : La croissance démographique sera particulièrement forte dans les départements périphériques de la Grande Couronne ;
- Les mobilités : environ 1,5 million d’actifs transitent chaque jour entre la Grande
et la Petite Couronne. Les entreprises se délocalisent en Grande Couronne sous l’effet de la pression des loyers ainsi que de l’extension des réseaux de transport et des établissements d’enseignement supérieur ; - L’économie : les entreprises comme les activités de recherche et développement sont de façon croissante implantées sur l’ensemble du territoire francilien, bien au-delà de la Petite Couronne.
Seul le périmètre régional permet d’appréhender la réalité du Grand Paris et sa dynamique, comme l’illustre l’exemple du Grand Paris Ferroviaire (ci-contre).
Notre vision du Grand Paris a le mérite d’inclure tous les Franciliens. Toute autre solution aggraverait forcément les fractures sociales et territoriales, que nous devons résorber pour éviter la création de « ghettos » urbains ou ruraux.
La Grande Couronne (44 % de la population, mais 27 % seulement du PIB régional) ne manque pas d’atouts, mais le taux de chômage s’y maintient à des niveaux élevés. Bien souvent, dès qu’on s’éloigne de ses pôles urbains, l’activité se limite à l’économie résidentielle et à l’agriculture. Les habitants, les collectivités locales, les entreprises qui seraient rejetés aux marges du Grand Paris, en raison de découpages technocratiques, tiendraient à juste titre leur exclusion pour du mépris. Comment leur expliquer qu’ils ne feraient plus partie du Grand Paris « utile » ? Exclus de la dynamique métropolitaine, ils habiteraient une sorte de no man’s land – qui serait ni tout à fait Paris, ni tout à fait la province –, ce qui serait à la fois injuste et absurde, car la Métropole ne pourra assurer son futur développement sans s’appuyer sur ces territoires.
« On ne peut pas continuer à traiter de l’avenir de la Métropole en Île-de-France sur un coin de table. Il faut le faire dans la transparence et dans la clarté en prenant en compte l’ensemble du territoire francilien. »
Gérard LARCHER, Président du Sénat, Universités des Mairies des Yvelines, 11 octobre 2017