Connu pour être le « Roi du diamant », Julius dit Jules Porgès est un diamantaire et industriel français reconnu dans le monde entier pour son sens des affaires et ses divers investissements.
Un jeune homme à la conquête des mines
Issu d’une famille de joailliers tchèques et appartenant à la grande bourgeoisie juive austro-hongroise de Prague, Jules Porgès rejoint son frère à Paris dès 1857.
Âgé d’à peine 18 ans, il est à la tête de sa propre société de diamants, et sa réputation est déjà au summum. Très vite, il possède de nombreuses mines en Afrique du Sud, notamment sur le site de Kimberley, connu pour ses diamants, comme le joyau Eureka, découvert par un enfant en 1867 un peu plus au sud de la ville.
Certains rendements n’étant pas assez conséquents, Jules Porgès revendra quelques-unes de ses mines, pour investir à Johannesburg avec le soutien de la famille Rothschild qui entre dans le capital de ses affaires. À 52 ans, Jules Porgès se retire de l’Afrique et s’intéresse à l’immobilier parisien. Pour des millions de francs il fait construire un hôtel avenue Montaigne à Paris. Cette demeure abrite de célèbres toiles allant de Rubens à Rembrandt en passant par Van Dyck.
Son plus grand investissement immobilier, il le fera pour sa femme : Anna Wodianer, d’origine autrichienne.
Un diamantaire à Rochefort-en-Yvelines
Le couple rachète le château de la famille de la Rochefoucauld pour 900 000 francs, situé sur le haut de la colline à Rochefort-en-Yvelines. De grands travaux seront menés et seront dirigés par l’architecte Charles Mewès, à qui l’on doit également l’hôtel Ritz à Paris. Si au premier coup d’œil, le Château Porgès ne vous semble pas inconnu, c’est parce qu’il a été construit selon l’hôtel de Salm à Paris, qui n’est autre que l’actuel palais de la Légion d’Honneur. Le Château est cependant deux fois plus grand et a coûté près de 18 millions de francs or.
L’intérieur est très largement inspiré d’édifices remarquables des 17ème et 18ème siècles. Ainsi, cette construction symbolise « l’art de la copie », ce qui à l’époque, était bien vu et même envié par le gotha mondain. Les jardins se parent d’une pièce d’eau, d’une grande cascade et autres sculptures. Tout ce faste fait le bonheur des convives qui se pressent pendant une dizaine d’années de réceptions en soirées privées.
Une vie mondaine qui s’évanouit
La Première Guerre mondiale éclate, les salons et autres salles à manger sont transformés par ses propriétaires en hôpital de la Croix Rouge : 150 blessés y seront en convalescence. Trois années après l’armistice, Jules Porgès meurt chez lui. Il est enterré dans le cimetière du village. Mais la propriété est immense et son entretien très coûteux. Anna Wodianer décide de vendre. M. Duplain, l’acquéreur, scindera le bien en deux parties : le château et son parc, puis le domaine des Tourelles qui concerne le reste des bâtiments et jardins.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, l’occupation allemande s’installe avant un énième rachat. Le Château Porgès de Rochefort-en-Yvelines devient alors un golf et accueille aujourd’hui des séminaires d’entreprises. Il a été acquis par la Foncia en 2016 pour 15 050 000€.