Jeanne-Louise-Henriette Campan marqua les Yvelines de ses talents d’éducatrice de femmes et de jeunes mères de familles, de l’Ancien Régime jusqu’à la Restauration.
Née le 2 octobre 1752, Jeanne Genêt reçoit une éducation soignée, étudiant l’anglais et l’italien, le chant et la diction. À l’âge de 15 ans elle entre à la Cour de Versailles comme lectrice des filles cadettes de Louis XV. À l’arrivée de Marie-Antoinette, en 1770, elle est Seconde femme de chambre de la Dauphine, puis Première femme de chambre de la Reine, en 1786. Elle est également trésorière et gardienne des bijoux de Marie-Antoinette.
Rapidement, elle devient l’amie et la confidente de la souveraine, partageant son intimité et les secrets de la Cour pendant dix-huit ans. Lors de la fuite à Varennes, elle s’éloigne de la famille royale mais entretient une relation épistolaire avec la Reine. Après la prise des Tuileries, le 10 août 1792, alors que sa maison est brûlée et pillée, elle se réfugie au château de Coubertin à Saint-Rémy-lès-Chevreuse en compagnie de sa soeur, Madame Augié, elle aussi femme de chambre de la Reine.
Ruinée après la Révolution, elle retourne à sa vocation première d’éducatrice et fonde à Saint-Germain-en-Laye, l’Institut national de Saint-Germain, un pensionnat de jeunes filles renommé, qui accueillera notamment les deux filles du général Bonaparte, Pauline et Caroline ainsi qu’Hortense de Beauharnais, future reine de Hollande. En 1807, Napoléon lui confie la direction de la Maison d’éducation de la Légion d’Honneur, à Écouen, où elle reste jusqu’au retour des Bourbon en 1814.
Elle se retire alors à Mantes avec son fils, auprès de l’une de ses anciennes et brillantes élèves, Sophie Crouzet, et meurt d’un cancer du sein le 16 mars 1822. Elle est enterrée dans l’ancien cimetière de Mantes-la-Jolie où a été inscrit comme épitaphe :
« Elle fut utile à la jeunesse et consola les malheureux. »