Ferdinand de Lesseps, également appelé « Le Grand Français », est un homme connu et reconnu dans le monde entier. Il est celui qui a relié la mer Méditerranée à la Mer Rouge grâce au Canal de Suez. Retour sur un destin qui n’était pas tout tracé.
C’est le 19 novembre 1805 que Ferdinand de Lesseps naît au 19 rue des Réservoirs, à Versailles. Son père, Mathieu de Lesseps, fait une carrière de diplomate et se voit confier par Bonaparte, en 1803-1804, les fonctions de Commissaire général en Égypte. Celui-ci soutient dès le départ l’ascension de Méhémet Ali, fondateur de l’Egypte moderne et crée avec lui des liens d’amitié qui pèseront lourd, cinquante ans plus tard, sur la destinée de Ferdinand. Sa mère est d’origine flamande et espagnole, et c’est lors d’un séjour à Madrid qu’il rencontre Eugénie de Montijo, future impératrice des français.
Relier deux civilisations
Ferdinand de Lesseps se lance lui aussi et dès l’âge de vingt ans, dans la carrière diplomatique. Il occupe diverses fonctions en Europe et en Afrique du Nord et devient pour deux ans, consul général d’Alexandrie en 1835. En 1854, lorsque l’un des derniers fils de Méhémet Ali, Mohamed Saïd, prend les rênes du pouvoir en Egypte, Ferdinand de Lesseps lui propose de mener à bien le projet de « Canal des deux mers » conçu par l’ingénieur Le Père, lors de la campagne de Bonaparte. Ferdinand n’est pas ingénieur, il a fait des études de droit, pourtant il accepte et relève ce défit. Le 30 novembre, Bonaparte
accorde à son ami Ferdinand de Lesseps le pouvoir exclusif de constituer et de diriger une compagnie universelle pour le percement de l’isthme de Suez et l’exploitation d’un canal entre les deux mers.
Le 15 décembre 1858, ayant réussi à réunir les fonds nécessaires et soutenu par Napoléon III et l’impératrice Eugénie, il constitue la Compagnie Universelle du Canal Maritime de Suez. Le premier coup de pioche est donné le 25 avril 1859 et, en dépit de nombreuses difficultés techniques et diplomatiques, le Canal de Suez est inauguré du 17 au 20 novembre 1869. Les travaux ont été longs et compliqués car les paysans et ouvriers Egyptiens n’étaient pas prêts à mener des travaux de cette envergure : ils ont creuser à la main, ne connaissant pas la pelle. Lesseps fait alors venir des grands représentants d’établissements qui construiront par la suite d’immenses machines permettant de faciliter le travail : le Canal de Suez a permis un grand développement de l’industrie française. Il faut savoir qu’à l’époque, 25% de la population creusait le Canal : plus de 120 000 paysans sont morts durant cette construction.
L’échec du Panama
Ferdinand de Lesseps est reçu à l’Académie des sciences en 1873 et, en 1879, âgé de 74 ans, il devient Président du comité français pour le percement d’un canal inter-océanique en Amérique centrale (Panama). Cependant, le projet se termine sur un échec, dans un climat de passion et de scandale. La société de construction de ce Canal de Panama accusera Ferdinand de Lesseps de sa faillite et ce dernier sera alors condamné à de la prison. Il sera mené à bien par les États-Unis au début du 20ème siècle.
Il est élu à l’Académie française le 21 février 1884 et s’éteint le 7 décembre 1894 à La Chesnaye, dans l’Indre, à l’âge de 89 ans. Le peuple Egyptien considère, aujourd’hui encore, Ferdinand de Lesseps comme un ami qui leur a permis de nouveaux échanges économiques et de devenir un pays plus stratégique au niveau politique et diplomatique.
Immortalisé par Frémiet
Une statue de Ferdinand de Lesseps a été érigée Boulevard de la République à Versailles. Il s’agit d’une réduction de la statue monumentale installée à l’entrée du canal de Suez et réalisée par Frémiet. Elle porte la devise : APERRIRE TERRAM GENTIBUS, « ouvrir la terre aux peuples« . Une plaque a également été apposée au troisième étage de la façade de son immeuble natal.