Incendie au Siaap : et maintenant ?

Larédaction

Convoqué ce lundi 15 juillet à la sous-préfecture de Saint-Germain-en-Laye, le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (Siaap) a présenté son plan de bataille contre la pollution. Avec, comme épée de Damoclès, la crainte de fortes pluies.

La catastrophe a entraîné la mort de près de 7 tonnes de poissons / Photo : Pixabay

Après l’incendie du 3 juillet qui a détruit une bonne partie de la station d’épuration d’Achères/Saint-Germain-en-Laye, les responsables du Siaap ont présenté au préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, leur plan de bataille. Exercice d’autant plus difficile que l’incendie a détruit une des principales unités de traitement et de dépollution des eaux usées.
En effet, avec la destruction de l’unité de clarifloculation, l’usine ne traite plus qu’environ 40% des eaux usées d’Ile-de-France contre 60% avant la catastrophe.

« Nous avons déjà dérivé certains flux vers d’autres usines qui ont augmenté leur capacité : Valenton (Val-de-Marne), Colombes (Hauts-de-Seine) et Triel », a expliqué Yann Bourbon, le directeur du site.

Près de 7 tonnes de poissons morts

La dégradation des traitements des eaux a provoqué des rejets d’eau non traitée dans la Seine, c’est-à-dire une eau trop chargée en matières organiques, azotées et phosphorées. Ce qui a entrainé des mortalités piscicoles en aval par manque d’oxygène. Ainsi, ce sont près de 7 tonnes de poissons qui ont été retrouvés morts sur les berges.

Prévenir toute nouvelle pollution en cas de pluies

La météo est scrutée avec un peu d’angoisse. En effet, toute forte pluie pourrait relancer la pollution, comme l’a indiqué le préfet des Yvelines :

« Nous ne sommes pas à l’abri, en cas de forte pluie, d’une dégradation temporaire du milieu ».

Le Siaap a donc décidé d’installer deux stations d’oxygénation de l’eau de la Seine, à proximité de l’usine :
« Il faut désormais réfléchir à ce qui se passera quand les pluies reviendront, ce qui fera remonter les volumes à traiter. On travaille sur le schéma de délestage mais aussi sur la manière d’utiliser différemment certaines infrastructures de Saint-Germain, explique Yann Bourbon. Cela impliquerait quelques aménagements, notamment pour le stockage de certains produits chimiques. »

Des années de travaux

Le Préfet a également expliqué qu’il va falloir plusieurs années pour reconstituer la capacité maximale de la station d’épuration Seine aval, un site classé Seveso « seuil haut ».
Pour sa part, la Direction régionale et interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie a fait savoir qu’il « n’y avait aucun risque pour la population » :

« Tous les paramètres de qualité de l’eau sont bons et on n’a pas de forage avec prise directe dans la Seine à proximité de la zone de pollution ».

Selon le Siaap, les travaux de remise en état du site devraient se terminer en 2022 pour un coût estimé entre 80 et 100 millions d’euros.