Aider les aidants familiaux. Leur donner le « droit au répit » en assurant, en leur absence, l’intervention d’un tiers auprès de la personne accompagnée. Tel est le principe du relayage ou du « baluchonnage » en version québécoise. Une question sociétale majeure, abordée notamment dans le cadre du salon E-Tonomy (9-10 octobre au Campus des Mureaux), en présence de Sophie Cluzel, Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre en charge des personnes handicapées.
Pierre Bédier, président des Yvelines et Patrick Devedjian, président des Hauts-de-Seine, sont venus visiter cette 3e édition d’E-Tonomy, cofinancée par les deux Départements.
Ce salon est une vitrine de l’innovation sociale. Mais comme l’a rappelé Marie-Hélène Aubert, Vice-présidente du Conseil départemental des Yvelines déléguée à l’autonomie, ce rendez-vous n’est pas uniquement dédié aux nouvelles technologies :
E-Tonomy, c’est aussi un accélérateur de projets, un campus des métiers de l’accompagnement. Ce salon nous invite à réfléchir et à travailler sur tous les champs de l’autonomie : le logement, l’accompagnement à domicile, l’isolement social, l’alimentation, le sport, les mobilités…Ici se rencontrent tous les acteurs majeurs de l’autonomie.
Et quand on aborde la question des personnes en perte d’autonomie, se pose la question, essentielle, des aidants.
Avec un constat inquiétant : « Un tiers des aidants meurent avant la personne qu’ils aident, 40 % lorsqu’il s’agit d’un malade d’Alzheimer », alerte Serge Guérin, sociologue et spécialiste du vieillissement.
230 000 aidants dans les Yvelines
En France, près de 11 millions de personnes occupent une fonction d’aidant, soit environ une personne sur six. Dans les Yvelines, on estime à environ 230 000 le nombre de personnes qui soutiennent un proche. Le profil type de l’aidant est une femme, de moins de 65 ans, en activité professionnelle.
Le Département des Yvelines a mis en place des solutions pour aider les aidants familiaux. Soutiens psychologiques, groupes de paroles, aide financière s’ajoutent aux services d’aide à domicile (portage des repas, aide-ménagères, télé assistance…) et de placements des personnes dépendantes dans des établissements d’accueil de jour proposant aussi des séjours courts. Aujourd’hui, il s’agit d’aller plus loin.
Le droit au répit finance l’accueil ou l’hébergement de la personne aidée dans une structure adaptée et permet ainsi aux aidants de prendre un peu de repos
Plus de 20 ans que les Québécois ont créé le baluchonnage, pour éviter que les aidants, les proches des personnes âgées, tombent malades d’épuisement. Baptisé « relayage » en France, le dispositif est expérimenté dans une cinquantaine de départements dont les Yvelines. Objectif ? Accompagner les salariés aidants, un véritable enjeu sociétal. Comment ? En mettant en œuvre des prestations de suppléance à domicile du proche aidant (relayage) et de séjours de répit aidants-aidés.
Le baluchonnage va permettre de diversifier l’offre de répit des proches aidants en permettant l’intervention à domicile, en relais d’un proche aidant, d’un seul et même professionnel auprès d’une personne en situation de perte d’autonomie ou de handicap, sur une période continue allant de 36 h à 6 jours consécutifs, par dérogation au droit du travail.
Ce type de dispositif facilitera le répit des aidants, par une meilleure prise en charge de leurs proches, en particulier lorsque ces personnes souffrent d’atteintes des fonctions mentales, cognitives ou psychiques et pour lesquelles la préservation des repères est essentielle, mais les solutions de prise en charge classiques (accueil de jour, hébergement temporaire, etc.) ne sont pas adaptées.
Très engagé sur ces questions, le Département a organisé le 19 septembre dernier une journée de réflexion et d’échanges sur ce thème. « Etre aidant peut affecter la vie professionnelle des salariés. En favorisant l’émergence d’une culture d’entreprise, les employeurs doivent se donner les moyens de reconnaître et d’aider leurs salariés aidants ».