Eric Sanceau est un éleveur atypique installé à Auffargis. Ancien cavalier international, il s’est reconverti dans l’élevage des races oubliées, comme la fameuse poule de Houdan ou l’auroch, considéré comme la « vache mère ». Ses valeurs ? Le bio, le respect de l’animal et de la nature.
Dans la ferme, des races exceptionnelles gambadent en plein air : poules de Houdan, poules Ayam Cémani, cochons mangalitza… Dans les 150 hectares la Petite Hogue, des bêtes magnifiques, « exotiques » mâchouillent de l’herbe grasse. Que des races anciennes voire carrément préhistoriques : aurochs, saosnoise, aubrac, aberdeen-angus, hereford et parthenaise… le soir venu, les bêtes regagnent leur étable « Premium » bercée de musique classique et agrémentée de brosses de massage. Durant l’hiver, les bovins mangent le foin produit à la ferme :
Le seul apport dans nos parcelles, c’est notre fumier, mon or noir. Et je ne donne pas de céréales aux bêtes ce qui nous assure d’avoir des viandes contenant autant d’oméga 3 que d’oméga 6, le must pour notre santé
Recréation d’un paysage de bocage
Quand il est arrivé en 1989, la ferme était entourée de terre céréalière dénudée. « Nous avons planté 150 000 arbres dans ces champs qui ne rendaient plus. Peu à peu, nous avons créé des prairies, faisant renaître une biodiversité. Nous avons reconstitué un paysage de bocage avec les haie qui protègent les prairies du vent. » Ce fut particulièrement efficace durant la dernière sécheresse où, abritées, les prairies ont moins souffert et l’herbe est restée bien verte pour nourrir le troupeau.
« Je suis un agriculteur heureux »
Défenseur de la qualité pour tous, Éric Sanceau a noué un partenariat avec Laurent Ghérardi, le propriétaire de l’hypermarché Leclerc de Rambouillet. Une grande partie des bovins élevés dans sa ferme sont ainsi proposés à la vente via cette filière courte. « Grâce à ce partenariat et à ce prix rémunérateur, mon élevage tourne très bien. Je suis un agriculteur heureux car mon modèle est équilibré économiquement et reproductible ailleurs. Les élevages sont trop standardisés et les éleveurs trop en difficulté. il faut changer le logiciel. »