« L’amour est enfant de bohème, il n’a jamais jamais connu de loi. Si tu ne m’aimes pas je t’aime et si je t’aime prends garde à toi ». Vous reconnaissez ces paroles ? Vous avez l’air en tête ? Sans doute ! Car il s’agit là du prélude d’un des plus célèbres opéras de l’histoire de la musique : Carmen. Retour sur le destin de son compositeur, Georges Bizet, un musicien surdoué qui vécut à Bougival.
Né à Paris le 25 octobre 1838 dans une famille de musiciens, Alexandre-César-Léopold Bizet dit Georges Bizet entre au Conservatoire national supérieur de Paris à l’âge de neuf ans, dans la classe de Jean-François Marmontel, intellectuel plurivalent qui connut une grande notoriété à la cour de France et dans toute l’Europe.
Il est libre Georges
Bizet compose sa première symphonie (en ut majeur) à peine âgé de dix-sept ans et remporte, deux ans plus tard, le Grand Prix de Rome de composition musicale, qui lui octroie un séjour de trois ans à la Villa Médicis. Ce passage en Italie, loin de sa famille, revêt une importance considérable dans la vie du jeune musicien. Il y découvre le bonheur d’être libre, la beauté de Rome et de la nature qui l’entoure. Cette période heureuse l’aide à s’affranchir des règles strictes qui lui ont été inculquées.
Un bourreau de travail reconnu à titre posthume
De retour en France, il se consacre à l’enseignement et à la composition. En 1869, il épouse Geneviève Halévy, fille de son ancien professeur. La fragilité nerveuse dont est victime la jeune femme nuit cependant à l’équilibre du couple. Georges Bizet se plonge alors tout entier à son travail de compositeur. Il publie plusieurs suites et symphonies pour orchestres (L’Arlésienne en 1872), des oeuvres pour piano et plusieurs opéras :
- Les pêcheurs de perles en 1863,
- La jolie fille de Perth en 1866,
- Carmen en 1875.
L’opéra, inspiré d’une nouvelle de Prosper Mérimée est mal accueilli. Il est jugé indécent lors de sa première représentation le 3 mars 1875 à l’Opéra Comique de Paris.
Déprimé et affaibli, Georges Bizet meurt trois mois plus tard à Bougival à la suite d’une baignade dans l’eau glacée de la Seine. Peu reconnu de son vivant, Georges Bizet est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands musiciens du 19e siècle et Carmen est devenue une oeuvre mythique.
Bizet, le Bougivalais
La maison de Georges Bizet, située en bord de Seine à Bougival (1, rue de Mesmes à l’époque, 5 rue Ivan Tourgueniev aujourd’hui) a été louée par le musicien pour qu’il y termine l’orchestration de son célèbre opéra, Carmen.
« J’ai trouvé à Bougival un petit coin très tranquille au bord de l’eau ; j’y vais terminer Carmen » écrit-il au printemps 1874.
Le 1er juin 1912, une foule dense assistait à l’inauguration de la plaque commémorative apposée sur le mur de clôture de la maison. Aujourd’hui, la maison appartient à des descendants de M. et Mme Lemoine qui en poursuivent la restauration. Le site est aujourd’hui au cœur d’un projet culturel ambitieux : l’implantation du Centre Européen de Musique de Bougival.
Des visites de cette maison privée, propriété du Département depuis 2018, peuvent être organisées par l’Office de Tourisme de Bougival.