Le 12 décembre, la Préfecture des Yvelines et le Parquet de Versailles ont annoncé les mesures prises au cours du Grenelle Yvelinois sur les violences conjugales. Il ressort que la justice devient plus sévère et le traitement pénal s’intensifie.
Les mesures prioritaires annoncées pour les Yvelines
Maryvonne Caillibotte, Procureur de la République à Versailles (première femme à ce poste dans les Yvelines) a dressé le bilan judiciaire pour l’année écoulée et il n’est pas optimiste. Les violences conjugales ne fléchissent pas dans le département.
En 2019, il y a eu 6 homicides conjugaux (contre 1 seul en 2018). Dans toutes ces affaires, il n’y avait eu aucun signe précurseur.
Le nombre de plaintes est en croissance. Le tribunal a ainsi traité 1 058 dossiers et 226 auteurs de violences conjugales ont été poursuivis, 20% d’entre eux étaient des récidivistes.
Face à ce contexte, le Parquet de Versailles a décidé d’intensifier le traitement pénal et Maryvonne Caillibotte, Procureur de la République à Versailles, explique :
« Avant on convoquait les maris violents devant le tribunal. Désormais, on les conduit au palais de justice après la garde à vue, soit en comparution immédiate, soit pour un placement sous contrôle judiciaire, avec éloignement de l’auteur. Les jugements se font dans des délais très raccourcis ».
Les victimes sont prises en charge grâce à l’engagement de tous les acteurs : police, gendarmerie, associations, collectivités territoriales…
Dépôt de plaintes dans les hôpitaux yvelinois
Comme nous vous en avions déjà parlé, le département des Yvelines expérimente le dépôt de plaintes à l’hôpital Mignot avant son extension dans d’autres établissements du territoire.
Parmi les autres mesures prioritaires qui vont être mises en place dans les Yvelines :
- la remise de bons de taxis pour que les victimes se rendent plus facilement au commissariat, quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit;
- la création, avec l’aide du Conseil départemental des Yvelines, de logements d’urgence pour les victimes (seules ou avec enfants) ;
- Les bracelets anti-rapprochement
- La création de places d’urgence dans les haltes garderie lors de l’accompagnement des mamans dans leurs démarches
- L’accompagnement et la prise en charge psychologique des enfants témoins des violences, donc considérés désormais comme victimes
Marielle Savina, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité, a indiqué que dans le territoire yvelinois,
« pas question de faire des listes à la Prévert. On préfère mettre en place des actions pragmatiques ».