La Protection Civile des Yvelines en ordre de marche face au Covid-19

NicolasThéodet

La Protection Civile des Yvelines est sur le qui-vive. Après avoir mis ses véhicules au service du SAMU 78, une partie de ses bénévoles est engagée au sein des hôpitaux des Yvelines de Mantes-la-Jolie et de Poissy pour accueillir les malades et leur famille. Un engagement qui a un coût pour l’association qui appelle aux dons pour supporter les coûts de ses missions. 

La Protection Civile a mis ses véhicules au service du SAMU des Yvelines © Protection Civile des Yvelines

« On a assuré depuis le début de la crise, 30 tours de garde, de jour comme de nuit ». Arnaud Sepval, président de la Protection Civile des Yvelines s’est engagé avec son association dans la lutte contre la propagation du Covid-19 sur le territoire. « On est engagé et stationné avec le SAMU de Versailles. Nous répondons à l’appel 15 sur l’ensemble du territoire départemental », détaille Arnaud Sepval. Au même titre que la Croix Rouge des Yvelines, la Protection Civile a proposé ses services pour les régulations médicales pré-hospitalières.

Pour les équipes de bénévoles, cela ne semble pas réellement changer leur quotidien. « Que ce soit pour le Covid-19 ou pour autre chose, notre mission ne change pas. On part auprès d’une personne qui a besoin d’aide », précise le président. En effet, tout au long de l’année, l’association est déjà engagée dans ce type de missions similaires depuis deux ans auprès du Centre de Secours de Versailles suite à la signature d’une convention avec le Sdis 78.

Apporter un soutien face à la crise du Covid-19

Si l’action pré-hospitalière est importante, la gestion de crise au sein des hôpitaux est aussi primordiale. « Depuis le début de la crise, nos secouristes sont positionnés aux hôpitaux de Poissy et de Mantes-la-Jolie », explique Arnaud Sepval. Le but étant d’apporter un soutien aux équipes dans l’accueil et l’orientation des malades. En collaboration avec le Groupement Hospitalier Territorial Nord Yvelines, cette action vise avant tout à assurer le maintien des effectifs de santé à leur mission première d’assistance aux malades.

L’aide à l’accueil des personnes à l’hôpital est capitale pour faciliter le travail des équipes de santé. © Protection Civile des Yvelines

Cette réflexion d’optimisation des actions et du déplacement des équipes se ressent dans toute l’engagement de la Protection Civile des Yvelines face à cette crise du Covid-19. La période de confinement ayant pour principe de limiter les mouvements, Arnaud Sepval s’engage à ne faire se déplacer que le nombre de personnes nécessaire à une mission. Un engagement qui permet avant tout d’assurer la sécurité de ses équipes. « En début de crise, on a eu 80 bénévoles spontanés qui sont arrivés en 24h. C’est très bien de s’engager, mais quand je vois leur lieu d’habitation, je me dis peut-être qu’ils avaient aussi le moyen d’aider à proximité de chez eux. On doit être des exemples, nous les premiers, on doit montrer aux gens qu’il ne faut se déplacer que pour un besoin précis », précise-t-il.

Un appel aux dons pour aider la Protection Civile dans ses missions

Faire preuve de solidarité, ce n’est pas seulement s’engager avec les associations. Selon lui, c’est aussi téléphoner à ses proches ou à des personnes âgées, s’informer de l’état de santé de ses voisins, ou faire des dons. Car si la Protection Civile ne connait pas de pénurie de matériel, elle n’a aucune rentrée d’argent. « Nous ne sommes pas une structure de l’Etat et donc nous ne percevons pas d’argent. Habituellement, la formation premier secours que l’on donne nous permet de nous financer. Mais cette mission s’est stoppée durant la crise sanitaire », précise le responsable.

Si bien que que l’association a mis en place une demande de don sur son site internet. « Nos besoins sont financiers. Le matériel de protection de la mission SAMU est fourni, comme celui de la mission d’accueil dans les hôpitaux. Si on nous donne des masques et des blouses, on les redonne directement aux structures dans le besoin. Nous avons surtout besoin de carburant pour nos véhicules et d’oxygène », explique Arnaud Sepval.

Investir pour la sécurité des équipes

D’autant que la Protection Civile investit aussi dans du matériel de qualité. Auprès d’une entreprise locale, « nous avons financé un sas de protection LARIB. C’est une bulle tout autour du brancard du sol au plafond et permet de positionner la victime pour protéger les secouristes. C’est aussi un confort pour la victime qui n’est pas obligée de se retenir de tousser ou de bouger de crainte de contaminer les secouristes », explique-t-il. Ajoutant que « nos équipes sont uniquement des bénévoles. Mais leur engagement et leur professionnalisme sont exceptionnels. Ce sont des pros ».