Durant cette période de déconfinement, le vélo représente une alternative viable aux transports en commun. Respectant les gestes barrières tout en restant économique, le Département a souhaité aider son utilisation en créant, en collaboration avec les Hauts-de-Seine, 110km de voies cyclables afin de rejoindre Paris et l’ouest de la petite couronne.
Elles relieront les zones de résidences des Yvelines aux pôles d’emplois des Hauts-de-Seine. Des pistes cyclables éphémères vont voir le jour, afin de rallier les deux départements durant la période du déconfinement. Elles n’ont cependant pas vocation à durer. En effet, ce projet prévoit l’aménagement de 110km de voies afin de pallier le manque de mobilités lié à la reprise progressive des capacités de transports en commun (40km dans les Yvelines). Ces pistes cyclables interdépartementales permettent ainsi de protéger les déplacements des salariés et personnes obligés de se déplacer en plein déconfinement.
Malgré tout, Jean-François Raynal, vice-président du Département délégué aux mobilités, tient à affirmer l’aspect éphémère de ces voies cyclables. « Est-ce que les habitudes des usagers des transports en commun d’une part, ou de l’automobile d’autre part, vont évoluer ? C’est impossible à savoir. Mais il faut tenter l’expérience », analyse-t-il. « On a beaucoup travaillé avec le Département des Hauts-de-Seine et nous sommes partis sur deux ou trois itinéraires types sur lesquels nous allons mesurer et analyser le flux et les habitudes des utilisateurs de la route », ajoute l’élu.
Une réduction des voies pour faciliter le flux vers les Hauts-de-Seine et Paris
Les principales pistes joindront Saint-Germain-en-Laye et Maison-Lafitte à la Défense, Versailles à Boulogne, ainsi que Vélizy à Montrouge. Le choix de ces itinéraires est simple, il reprend le schéma classique des transports en commun. Pensé comme une alternative aux RER et transiliens, ils vont notamment limiter l’espace de circulation réservé habituellement aux voitures. Ainsi, les 2×2 voies seront réduites à 2×1 voie, avec une mise en place de marquages au sol et de balisettes provisoires pour délimiter la voie cyclable. Certaines places de stationnement seront elles aussi neutralisées afin de laisser plus de places aux vélos.
« Ce système ne pourra être mis en place durablement qu’à la condition qu’il ne crée pas d’embouteillages. Nous connaissons la circulation dans les Yvelines et nous ne sommes pas là pour créer de nouvelles difficultés », précise Jean-François Raynal. Un argument également mis en avant pas Pierre Bédier, président du Département : « nous sommes d’accord pour accompagner la pratique cycliste en Yvelines. Nous sommes sans doute le Département qui a créé le plus de pistes cyclables en Ile-de-France. Mais cela ne peut pas être le vélo contre la voiture. Le vélo doit être un outil complémentaire de transport ».
Observer les habitudes pour l’amélioration des pistes cyclables des Yvelines
Dans l’agglomération parisienne le vélo est apparu comme une solution alternative aux transports en commun lors des grèves de décembre et janvier dernier. C’est pourquoi, face au déconfinement et au retour sur les lieux de travail des salariés, il apparait une nouvelle fois comme un moyen de mobilité économique et non polluant. Cependant, « aller en vélo de Saint-Germain-en-Laye ou de Versailles jusqu’à la Défense et aux portes de Paris, je suis sceptique », explique Jean-François Raynal qui explique cependant qu’il faut tenter l’expérience. « Si elles sont positives, on réfléchira à pérenniser des tronçons qui auront été expérimentés. Cela fait partie des réflexions que nous avons sur le plan vélo en partenariat avec les intercommunalités », précise-t-il.
En effet, le Plan Relance Vélo prévoit avant tout un soutien aux collectivités pour le développement de la pratique du vélo. Ainsi le Département participe au financement des infrastructures nécessaires à la pratique et au besoin de chaque territoire. Ce maillage qui prévoit la construction de passerelles ou de franchissements de la Seine (RD30 ou Passerelle Mantes-la-Jolie Limay) permet avant tout l’utilisation des pôles multimodaux qui incorpore les gares. Selon l’Ademe, le vélo reste un outil de transport viable pour les trajets de moins de 5km. Cependant, l’arrivée du vélo électrique pourrait bousculer les habitudes et c’est la raison pour laquelle le Département des Yvelines s’engage à offrir les infrastructures nécessaires au confort de tous les voyageurs.