Confinement : le petit commerce en lutte pour sa survie

SandrineGAYET

Les commerces considérés comme « non essentiels » par le gouvernement se rebellent. Partout en France et dans les Yvelines, ils crient à l’injustice qui tue leur activité. Le Département a déjà voté une aide le 16 octobre. Mais ce que veulent les artisans, commerçants et petits entrepreneurs, c’est travailler. Le 1er novembre, les présidents des Départements d’Ile-de-France ont demandé à Jean Castex de rouvrir les commerces de proximité.

Le petit commerce lutte pour sa survie et se bat pour que soit rétablie un peu d’équité face aux grandes surfaces. Photo: M.C. RIGATO-SONALLY/CD78

L’instauration de ce deuxième confinement déclenche une bronca dans toute la France : les commerces déclarés comme « non essentiels »ferment alors que les hypers peuvent vendre du « non essentiel ».

Le Département débloque 2,8 millions d’euros pour le commerce local

Librairies, salons de coiffure, fleuristes, instituts de beauté, magasins de jouets et de vêtements, artisans et petites entreprises doivent une fois encore baisser le rideau. C’est la mort assurée pour un grand nombre d’entre eux. Pour les aider, Pierre Bédier, président des Yvelines et les élus du conseil départemental ont voté le 16 octobre un plan d’aide aux commerces locaux de 2,8 millions d’euros (lire ici l’article complet sur cette aide départementale).

Les Départements d’Ile-de-France soutiennent les petits commerces

Pierre Bédier, président du Département des Yvelines et ses homologues franciliens ont demandé dimanche 1er novembre dans une lettre commune au Premier ministre de réviser sa copie :

« Avec l’ensemble des Présidents des Départements de l’Île-de-France, nous demandons ce jour au Premier ministre, Jean Castex « de permettre aux Préfets de rouvrir les commerces de proximité qui respectent les mesures sanitaires ».

A l’ère du clic and collect

Certains ne jurent plus que par le « clic and collect »,  « la commande en ligne et ramassage au point de vente » ;  « le commerce déshumanisé » dont le symbole le plus connu est Amazon (qui a vu son chiffre d’affaires s’envoler de 37%, à plus de 96 milliards de dollars au troisième trimestre).

Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et Elisabeth Borgne, ministre du Travail n’ont parlé que de cela ce dimanche  1er novembre sur les plateaux : « on va digitaliser nos petits commerces pour qu’ils fassent du clic and collect« .

Mais que le consommateur ne s’affole pas  : il peut aller dans les grandes surfaces acheter des jouets, des fleurs et des fringues et une tonne de farine et de pâtes. Il peut même aller chez le dentiste, un des rares endroits où l’on peut retirer son masque sans risque de payer une amende !

Pour le premier weekend du deuxième confinement, il suffisait d’aller faire un tour du côté des hypers : aucune jauge, juste l’obligation de porter un masque. Affluence dans les rayons.
Dans les cœurs de villes et de villages, des rideaux baissés.

« Concurrence déloyale »

Dans un communiqué, l’Union des entreprises de proximité des Yvelines (U2P), explique le sentiment général :

« Comment peut-on accepter la fermeture de certains de nos confrères (coiffure, esthétiques, librairie, habillement, jouet, alors que les hypers et les supermarchés continuent de vendre ces mêmes produits ? C’est tout simplement de la concurrence déloyale ! Peut-on estimer que le virus se déplace et migre mieux chez un artisan que dans une grande surface à geste barrière égale ? ».

Même indignation pour Philippe Benassaya, député de la 11e circonscription des Yvelines (et ancien maire de Bois d’Arcy) qui a partagé sur Facebook sa colère :

« Ce second confinement tourne à l’absurdité et à l’incohérence. « 

Il poursuit : « Total et partiel « en même temps », ce nouveau confinement crée des différences injustes entre petits commerces et grande distribution. Ces confinements, peut-être pas terminés, ne sont destinés qu’à consacrer l’échec d’un gouvernement incapable d’augmenter la capacité d’accueil en réanimation et de réformer en temps de crise un système de santé totalement débordé. Défendons nos commerces ! »

Les maux des libraires embrasent le pays

Sous la pression des libraires et de leurs clients fidèles, le gouvernement a reculé et a interdit la vente des livres en grande surface…
Ce dimanche 1er novembre, Bruno Le Maire l’a déclaré sur BFM à midi : le gouvernement « s’est planté » et va se réunir rapidement pour « réparer cette injustice ».

Jean Castex a déclaré dimanche soir sur TF1 que les rayons d’articles « non essentiels » des grandes surfaces devront fermer dès mardi.