L’aménagement de la passerelle dédiée aux piétons et aux cyclistes sur le Vieux-Pont de Mantes-la-Jolie est retardé. La date butoir pour réaliser les travaux fixée fin 2020 a été repoussée à décembre 2024. Des services de l’Etat ont formulé des exigences supplémentaires.
Alors que le dossier est mené en partenariat avec des architectes des Bâtiments de France et des Monuments Historiques, ces deux institutions, dont le rôle est de préserver le patrimoine, l’environnement, l’architecture et l’urbanisme, ont formulé de nouvelles exigences. Ainsi le Syndicat Mixte d’aménagement des berges de la Seine et de l’Oise (SMSO), la Communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise (GPS&O) et le Département des Yvelines, qui sont parties prenantes dans le projet, doivent mener des études et des travaux supplémentaires.
Impossible donc de lancer le chantier comme prévu suite à l’inauguration en septembre 2019 de la première passerelle construite au-dessus de la Seine entre la Place de l’étape à Mantes-la-Jolie, à proximité de la collégiale, au théâtre de verdure situé sur l’Île aux Dames.
Des nouvelles conditions imposées
Après la séance du conseil départemental du vendredi 5 février où les élus ont évoqué le report de la date butoir pour la réalisation des travaux, Jean-François Raynal, le vice-président chargé des mobilités, fait part de son désappointement face aux conditions imposées par les deux organismes de l’Etat.
Les exigences des architectes des Bâtiments de France et des Monuments historiques sont parfois excessives. Ils les portent mais ils ne les financent pas. De fait ils n’ont aucune notion des coûts. C’est l’argent public qui est utilisé pour couvrir le montant du chantier.
L’ouvrage qui enjambe le bras de Seine entre l’île aux dames et Limay est l’un des plus anciens ponts de France. Il date du XI éme siècle et il est classé au titre des Monuments Historiques depuis juin 1923. L’édifice, partiellement détruit durant la seconde guerre mondiale, ne compte aujourd’hui plus que neuf arches. C’est le dernier vestige d’un ancien pont de 37 arches, qui à l’origine reliait les rives de Mantes-la-Jolie à Limay en trois parties.
Le pont restauré à l’identique
La finalité du projet des travaux est de respecter et de mettre en valeur l’histoire de l’ouvrage du XI éme en le restaurant à l’identique. Au préalable, avant d’engager la restauration du vieux pont de Mantes et d’utiliser les fondations existantes pour accrocher la passerelle, un diagnostic archéologique approfondi des piles a été effectué. Les arches seront consolidées et un ouvrage sera posé afin de combler par partie manquante, appelée « couture », ayant été détruite.
Cet aménagement, qui viendra se greffer à l’impressionnante passerelle de 200 mètres apposée contre le pont routier de la D 983, doit permettre de renforcer les liens entre les villes de Mantes-la-Jolie et Limay. Le but est aussi de réaliser un parcours confortable et sécurisé d’une rive à l’autre pour les piétons et les cyclistes.
Ces nouvelles infrastructures, dédiées à la mobilité douce, illustrent la volonté des acteurs territoriaux d’améliorer la qualité de vie des habitants en leur offrant une promenade au-dessus du fleuve en passant par l’île aux Dames. D’un coût total estimé à 9,5 millions d’euros, elles vont également favoriser l’attractivité économique et touristique des sites concernés.
Une autre passerelle, longue de 320 mètres et elle aussi dédiée aux piétons et aux cyclistes, devrait voir le jour à l’horizon 2024 entre Poissy et Carrières-sous-Poissy. Sa réalisation, avoisinant 23 millions d’euros, est financée par l’Etat, la région Ile-de-France, le département des Yvelines, GPS&O et le SMSO.