Une expérimentation innovante est menée à la station d’épuration de Saint-Cyr-l’Ecole pour lutter contre la propagation de l’épidémie. Des équipements du site sont dotés de capteurs qui détectent la présence du Covid-19 dans les eaux usées.
Le virus traqué dans les égouts. Grâce à des appareils de pointe, il est possible d’identifier des foyers du Covid-19 dans les eaux usées qui comprennent des particules du virus. Lorsque des traces sont décelées dans les égouts des mesures peuvent être appliquées sans attendre.
Baptisé Covid City Watch, cet outil, développé par la société Suez, fonctionne depuis le mois de décembre 2020 à la station d’épuration de Saint-Cyr-l’Ecole, gérée par le syndicat Hydreaulys. Les eaux usées des 30 communes des Yvelines mais des Hauts-de-Seine, représentant un total de 463 000 habitants, y sont traitées.
Ce système permet de détecter le virus avant même l’apparition de symptômes parmi la population.
Cinq capteurs sont répartis sur les différents collecteurs de l’usine. Ces appareils sont installés au niveau des canalisations avant que les eaux usées ne soient traitées dans les bassins. Un agent effectue des prélèvements une fois par semaine. Dans la foulée, les échantillons sont expédiés vers un laboratoire pour être analysés afin de déceler d’éventuelles traces du virus.
Identifier les foyers de contamination
Cet outil permet de suivre l’évolution de l’épidémie en temps réel mais surtout de lutter contre la propagation du virus. L’analyse des tendances permet d’identifier les zones où le risque épidémique augmente.
Les résultats, connus sous 48 à 72 heures, sont ensuite expédiés aux autorités notamment au ministère de la Recherche dans le cadre du programme national Obepine, un réseau observatoire épidémiologique des eaux usées. Ils sont également transmis aux élus, entre autres Sonia Brau, la maire de Saint-Cyr-l’Ecole et conseillère départementale des Yvelines, qui met en avant l’efficacité du dispositif.
Cela nous permet de localiser des foyers d’infection et d’établir une cartographie par quartier et par zone géographique. Le virus est immédiatement localisé. Un pic est prévisible cinq jours avant l’apparition des symptômes.
Alors que l’expérimentation fonctionne depuis quatre mois, les relevés portant sur les 30 communes d’Hydreaulys confirment l’évolution de l’épidémie. Lorsque de la hausse des cas est survenue début mars, les courbes ont grimpé.
Un précieux indicateur
Les eaux usées, qui comprennent entre autres les matières fécales et les urines des usagers, sont un précieux indicateur. Dès que les données des prélèvements sont remises, il est possible d’anticiper en appliquant des mesures sanitaires pour éviter de nouvelles contaminations. Les mairies font alors le nécessaire.
Lorsque nous avons connaissance d’un taux élevé de particules du virus dans les eaux usées, nous allons vers les usagers pour les inciter à se faire dépister.
La surveillance des eaux usées est également renforcée à l’issue de leur traitement. Vérification faite : les eaux rejetées dans le ru de Gally ne comprennent plus de particules du virus.
Alors que le pays fait face à une troisième vague de l’épidémie, l’expérimentation du système City Watch va se poursuivre à la station d’épuration de Saint-Cyr-l’Ecole.