A l’occasion de la journée mondiale de la sage-femme, portrait de Charline Roger, une étudiante de l’Université de Versailles-Saint-Quentin, qui s’investit pour ses collègues en difficulté et qui prépare un diplôme de maïeutique pour devenir sage-femme.
La jeune femme de 22 ans mène deux défis de front. Déterminée comme jamais, non seulement Charline Roger parvient à surmonter les difficultés liées à la crise sanitaire mais plus elle a décidé de s’engager pour venir en aide au monde étudiant touché de plein fouet par cette crise qui dure maintenant depuis plus d’un an.
Les étudiants en détresse
Etudiante en Master première année, alors qu’elle suit ses cours à distance, elle est l’une des chevilles-ouvrières de l’épicerie sociale et solidaire itinérante des Yvelines qui fait la tournée des résidences étudiantes. En plus de ses heures passées devant l’écran dans le cadre de sa formation, elle donne de son temps pour les autres.
Notre année scolaire est extrêmement compliquée à cause de la crise sanitaire. Beaucoup d’étudiants sont en détresse psychologique et financière. J’ai ressenti le besoin de les aider. C’est dans mon tempérament.
Charline Roger est vice-présidente du réseau Agorae en charge de l’épicerie sociale du campus. Elle a rejoint l’association voilà deux ans. Non seulement elle connaît parfaitement les difficultés du monde étudiant mais en plus elle est elle-même touchée par la crise.
Nous n’avons pas de petits boulots et pas de lien social. C’est très dur moralement et pour ma part ma situation financière est tendue.
Et impliquée dans l’épicerie solidaire du campus, elle mesure encore plus l’inquiétude de ses collègues. La jeune bénévole raconte que certains étudiants sont en difficulté depuis l’automne. Beaucoup se confient à elle.
C’est surtout la situation financière qui est impactée. Privés de ressources, les étudiants peinent à s’en sortir. Leur budget est très serré. Si la priorité est de régler leur loyer oscillant de 450 à 600 €, il n’est pas évident pour eux de payer leurs charges. Certains perçoivent une allocation logement mais ils n’ont pas suffisamment d’argent pour couvrir les autres dépenses.
Moi sans l’aide de mes proches ce serait difficile. Il faut régler l’électricité et l’abonnement internet. Manger passe parfois au second plan. Des étudiants sautent des repas. D’autres ont recours aux associations caritatives. Il y en a qui baissent les bras. Au fond du gouffre, ils arrêtent leurs études.
Les différents élans de générosité sont perçus pour beaucoup comme une bouée de sauvetage. A l’image de l’épicerie sociale et solidaire itinérante qui fait la tournée des résidences étudiantes pour distribuer des paniers alimentaires gratuits aux occupants. Cette opération, soutenue par le Département par le biais de l’agence d’insertion ActivitY, est portée par l’association étudiante Interasso, membre du réseau Agorae, et de l’entreprise d’insertion Equalis.
Le Département au chevet des étudiants
Au préalable des collectes alimentaires, destinées à récolter des conserves, des pâtes, du riz ou encore des produits de première nécessité sont effectuées auprès des particuliers, d’associations et de la grande distribution.
Ce type d’action nous réconforte. Les gens sont touchés par la cause étudiant, cette générosité démontre que les gens ont du cœur.
D’autres dispositifs ont été lancés par le conseil départemental en direction des étudiants en situation précaire. Parmi ces mesures figurent des repas gratuits au Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), des jobs d’agents de convivialité en direction des personnes isolées, des contrats à temps partiels au sein des Restos du Cœur et de la Croix Rouge ou encore pour donner des cours de soutien scolaire auprès des enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE).