Dans le cadre de son opération hors-les-murs « 6 murs, 6 artistes », le Centre Pompidou a noué un partenariat avec le Département pour aller à la rencontre de jeunes de la Maison de l’Enfance des Yvelines (MEY). Avec l’artiste Poco, des adolescents ont créé une œuvre murale.
C’est une initiative du Centre Pompidou qui essaime. Elle permet d’offrir à des jeunes fragilisés une expérience créative avec un « street-artiste ». Pour cet été 2021, l’opération « 6 murs 6 artistes » aura donc un mur dans les Yvelines. Au sein même de la Maison de l’Enfance des Yvelines (MEY), située à Mantes-la-Jolie, qui accueille en urgence des petits et des ados en souffrance. Il a été officiellement inauguré le 9 juillet en présence notamment de Nathalie Pereira, nouvelle conseillère départementale (canton de Mantes-la-Jolie).
Des adolescents, filles et garçons de la MEY ont donc participé à deux demi-journées d’ateliers de créations. L’objectif était de réaliser une fresque pérenne sur la technique du collage, une des signatures de l’artiste designer française Aline B., créatrice du studio Poco and Co.
Elle vit depuis des années au Burkina Faso et sillonne l’Afrique de l’Ouest pour mener des projets artistiques avec des jeunes. Très inspirée par les cultures du continent africain, Poco s’illustre aussi bien dans le graphisme, l’illustration et la conception de fresques murales, que dans la création de textiles, d’objets ou de meubles.
« Ce n’était pas forcément gagné car au début, certains jeunes étaient récalcitrants, pas du tout intéressés. Mais très vite, je les ai vus se piquer au jeu et se donner à fond, prendre des initiatives, poser des questions…C’est vraiment un échange enrichissant, surprenant parfois », se réjouit Poco.
Un mur de Totems qui murmurent
Pour le mur de la MEY, Poco a choisi comme thème les Totems. « Je trouvais intéressant d’utiliser ce thème. Beaucoup de jeunes ici ont leurs racines en Afrique et leur appropriation du sujet – des symboles et des couleurs – était vraiment étonnante », explique Poco.
« Je pensais pas y arriver mais j’adore. Y’a des formes qui disent plein de choses différentes si on les retourne. J’espère continuer de faire des choses comme ça », sourit Aïssatou, une des artistes en herbe très assidue durant les ateliers et très active sur la création de la fresque.
Un des garçons présents, plutôt timide et un peu replié sur lui, n’a pas lâché son ouvrage. « J’ai fait un totem tout seul, en entier. Il faut faire doucement pour pas déchirer le collage ». Il était un des sceptiques de la première heure. Quand on l’a rencontré, rien d’autre ne comptait pour lui que de finir dans les temps.
Cette initiative permet à la fois de soutenir des artistes, d’offrir à des publics parfois fragilisés une expérience créative et de contribuer à l’amélioration de leur environnement quotidien, expliquent les chargés de projets du Centre Pompidou.
Cette expérience créative a également lancé le programme départemental des Quartiers d’été : une offre de 265 activités culturelles, sportives et touristiques pour les publics défavorisés.
Un avant-goût du Centre Pompidou francilien
Le Centre Pompidou prépare l’implantation de ses réserves à Massy. Jusqu’à l’ouverture du Centre Pompidou francilien – Fabrique de l’art, futur pôle de conservation et de création, prévue en 2025, une série d’actions de préfiguration est menée en Île de France.
Dispositifs nomades créés par des artistes, résidences artistiques, actions à destination des scolaires, expositions, itinérance d’expositions et d’ateliers pour les familles et le jeune public…
L’objectif est d’aller à la rencontre de ceux qui ne bénéficient pas d’un accès immédiat aux arts et à la culture, ou qui ne s’autorisent pas nécessairement à franchir les portes d’une grande institution comme le Centre Pompidou. », explique un porte-parole du centre d’art.
Le programme « 6 murs, 6 artistes », lancé en 2020 dans le cadre de « l’été culturel », s’inscrit dans ce contexte. Tout le long du mois de juillet 2021, des ateliers de création sont proposés dans des foyers pour mineurs isolés avec l’aide sociale à l’enfance.
6 street-artistes utilisant des techniques variées (collage, graff, sculpture, peinture) proposent aux participants de s’approprier une surface.
Retour images de la création de la fresque à la Maison de l’Enfance de Mantes-la-Jolie. Photos : Nicolas Duprey/CD78
- Santé mentale : un des droits fondamentaux de l’enfant
- Avec la Fondation PSG, des jeunes yvelinois ont découvert l’océan
- Des jeunes Yvelinois se lancent dans un trek de 150 km
- Accompagnement scolaire : une nouvelle cité éducative à Chanteloup
- Vacances apprenantes : l’école de la vie en groupe
- Soutien scolaire : le Département recrute 70 étudiants
- Le Centre Pompidou s’invite à la Maison de l’Enfance des Yvelines
- Quartiers d’été : des étoiles plein les yeux
- La politique enfance doit se réinventer
- Le parrainage de proximité se déploie dans les Yvelines