Poète d’origine cubaine (22 novembre 1842- 3 octobre 1905), José-Maria de Heredia était tombé amoureux d’un petit coin de l’ouest parisien. Il a passé de nombreux séjours à Montfort-l’Amaury et a vécu au château de Bourdonné où il s’est éteint.
Ce descendant de conquistadors espagnols est né à La Fortuna, grande plantation familiale de café, près de Santiago de Cuba. Sa mère Louise Girard d’Ouville, venait d’une famille française de l’ancienne colonie de Saint-Domingue. C’est à 9 ans qu’il découvre la France où il est envoyé faire ses études. La culture et la littérature françaises le marquent profondément.
Il fait partie des poètes parnassiens, qui s’inscrivent en réaction contre le romantisme sentimental et intimiste. En 1863, il rencontre Leconte de Lisle et se lie d’amitié avec Sully Prudhomme, Anatole France ou encore Guy de Maupassant qui lui a dédié sa nouvelle « Garçon, un bock ! ».
Il est l’auteur d’un seul recueil, Les Trophées (1893) qui comprend 118 sonnets et a reçu de nombreuses distinctions pour ces écrits.
En 1894 il est élu à l’Académie française. Quand éclate l’affaire Dreyfus, il rallie un temps les antidreyfusards avant de s’en éloigner.
Coup de cœur pour Montfort et Bourdonné
Heredia et son épouse passent toutes leurs vacances à Montfort-l’Amaury avant de tomber amoureux du village de Bourdonné. Dès 1903, ils vont séjourner au château de Bourdonné situé dans les environs de Condé-sur-Vesgre et de Gambais.
Son salon que fréquentaient de jeunes écrivains comme Paul Valéry, André Gide, Marcel Proust, est resté célèbre.
A propos de Bourdonné, il écrivait à sa fille :
« Ce Bourdonné est un parc enchanté ; c’est un endroit délicieux, au milieu de l’eau ; sans un moustique, sans brouillard, sans humidité, plein d’oiseaux, dont, hélas ! Je n’entends pas le ramage mais aussi plein de fleurs que je vois, que je respire…
Il y a un martin-pêcheur qui file tous les soirs à 7 h. 15 le long de la terrasse pour rejoindre son nid et qui parfois, le matin, vient me voir à la source dans le bois où je passe les heures à regarder le jeu du soleil sur les troncs, dans les feuilles que remue le vent et dans l’eau immobile… »
C’est dans ce château que le poète mourra d’une hémorragie, le 2 octobre 1905. Une plaque commémorative à l’effigie du poète a été apposée sur la façade du château à l’occasion du centenaire de sa mort. Le domaine est aujourd’hui la propriété de la sœur de Charles Aznavour.