La bioluminescence s’installe à Rambouillet avec Glowee

JulietteBENCIVENGO-MEUNIER

Pour la première fois dans le monde, une installation publique peut nous éclairer grâce à la bioluminescence. C’est en France que ça se passe et dans les Yvelines ! Direction Rambouillet, pour en prendre plein les mirettes.

Après huit années de travail, l'émotion pour Sandra Rey, la fondatrice de Glowee © N. DUPREY CD78

Après huit années de travail, l’émotion pour Sandra Rey, la fondatrice de Glowee © N. DUPREY CD78

Ça y est, après huit ans de recherches et développement, le rêve est enfin devenu réalité ! Sur la place André Thomé et Jacqueline Thomé-Patenôtre de Rambouillet, dans les Yvelines, c’est tout sourire en dépit de l’émotion que, malgré le froid mordant, Sandra Rey, fondatrice de Glowee (la start-up à l’origine du projet), et Véronique Matillon, maire de Rambouillet, ont dévoilé le premier mobilier urbain éclairé par bioluminescence, ce 20 janvier 2023.

Qu’est ce que la bioluminescence ? 

Des « Oh », des « Ah », des applaudissements fusent de la part du public, venu compact pour l’occasion. Mais la bioluminescence, c’est quoi au juste ? C’est la lumière produite biologiquement par certains organismes, microbes, bactéries, champignons ou insectes. Ainsi, sur terre, les lucioles, comme certains champignons, sont bioluminescents, tandis que dans les océans, les phytoplanctons ou certains poissons peuvent l’être.

On avait bien eu un premier aperçu, ne serait-ce que dans les bocaux agités fébrilement par Mmes Rey et Matillon pour maintenir la lueur vivace, mais le mobilier dévoilé, mêlant les courbes d’un bourgeon à celui d’un périscope, donne une tout autre idée de ce à quoi le futur pourrait ressembler. La lumière est ici plus puissante, mieux stabilisée aussi, et cette lueur a de quoi séduire par sa beauté, sa poésie, mais avant tout pour les promesses environnementales qu’elle laisse espérer.

La bioluminescence, douce lumière des fonds marins

La bioluminescence, douce lumière des fonds marins © N. DUPREY CD78

C’est à l’issue d’une émission sur les fonds marins que Sandra Rey, à l’époque étudiante en design, pense à utiliser la bioluminescence pour répondre aux enjeux environnementaux. En matière d’énergie, bien sûr, mais également de pollution lumineuse, qui pose déjà des problèmes aux astronomes pour observer le ciel, sans parler des perturbations pour la faune. Et Sandra Rey d’entériner : « très vite en m’intéressant à la lumière, c’est la ville qui m’a semblé le projet le plus porteur d’impact positif. Parce qu’en ville la lumière sert à plein de choses différentes : à guider, à signaler, à mettre en valeur… aujourd’hui on a une manière unique pour éclairer. Ça se mêle aussi à la problématique de la pollution lumineuse – qui est un vrai sujet de biodiversité , la bioluminescence me paraissait être une solution pertinente ».

« Aujourd’hui on travaille sur une cinquantaine de projets avec des aménageurs, des promoteurs, des opérateurs d’énergie, des collectivités et donc l’objectif est de, petit à petit, déployer de plus en plus le parc de cette lumière à travers la ville ».

C’est un peu par hasard que Glowee rencontre le maire de Rambouillet, alors Marc Robert, qui, convaincu par ses équipes, et notamment par son directeur technique, décide d’apporter son aide à la start-up, assuré des potentialités de la bioluminescence appliquée à l’éclairage public. En juillet 2020, Véronique Matillon devient maire à son tour : « le projet était déjà lancé depuis un moment par mon prédécesseur, Marc Robert. Je faisais déjà partie de son équipe en tant que maire-adjoint, alors c’est naturellement que j’ai poursuivi ce projet très innovant, qui permettra certainement d’arriver vers quelque chose qui donnera la possibilité d’avoir de la lumière tout en préservant notre environnement, ce qui n’est quand même pas neutre ! »

Non seulement ce projet n’est pas neutre, mais il sera probablement bientôt pérenne. Car aujourd’hui, ce n’est pas seulement un mobilier urbain qui est mis en place, mais également le lancement d’un test grandeur nature pour Glowee : « On a quatre mois pour tester la robustesse, l’opérabilité, la recevabilité du système. Pour Glowee, ça va être un accélérateur, l’objectif c’est qu’à la fin de cette phase on soit capable de pouvoir industrialiser notre gamme de mobilier pour la déployer. »

Une prouesse, et une promesse… espérons qu’elle devienne bientôt réalité !

Glowee : la bioluminescence à Rambouillet