La finale du concours d’éloquence des collèges approche. Organisé par le Département des Yvelines, ce concours permet à des élèves de 3e, aidés par leurs professeurs et des coaches en improvisation théâtrale, d’acquérir les clés du débat, de l’argumentation, pour convaincre un jury. Un exercice qui renforce aussi la confiance en soi. Les élèves adorent.
Le 18 avril prochain aura lieu la finale à l’espace Coluche de Plaisir.
D’ici là, 360 élèves de 14 collèges yvelinois affûtent leurs textes et arguments au cours des derniers ateliers d’entraînement. Car l’éloquence, c’est du boulot. Les professeurs qui les accompagnent en savent quelque chose.
« Beaucoup de travail en plus mais aussi beaucoup de plaisir à partager ces moments. On voit des élèves se révéler au fil des exercices », témoigne Marie, professeur de latin au collège Maurice Ravel de Montfort l’Amaury.
Marie les a préparés autour d’un projet commun qui fait appel à la rigueur, la précision et beaucoup de recherches pour nourrir le thème retenu par son groupe : « L’art culinaire est-il un patrimoine ? ». Gros travail de synthèse également avant de construire le plan.
« C’est vraiment un challenge », sourit une des élèves. « Plus on faisait des recherches, plus on se retrouvait avec des tas d’informations qu’il fallait ensuite trier car on n’a que 3 minutes pour convaincre ; il faut aller à l’essentiel mais se démarquer ».
« Le thème retenu cette année est un peu difficile pour des élèves de 3ème mais il en sort des choses étonnantes, vraiment sympas », précise Sophie, une des coachs d’ImproActif qui, avec sa complice Babette, encadre plusieurs classes.
Chaque atelier débute par des exercices en collectif : retirer tous les gestes parasites, utiliser les émotions pour colorer les discours, travailler la respiration pour se déstresser et poser sa voix, son souffle, travailler le regard… L’échauffement se poursuit avec des approches de type « média training », pratiquées dans les écoles de journalisme et par les hommes politiques (Voir la vidéo ci-dessus).
« Ce concours permet de travailler avec les élèves la maîtrise du para-verbal et du non verbal (voix, corps, regards). On leur donne des outils pour capter l’attention d’un auditoire, tout en se gardant de se prendre trop au sérieux. Il faut que ce soit fun aussi pour eux », ajoute Sophie.
Des heures pour aiguiser l’expression orale
Les objectifs du concours Eloquence visent à améliorer et développer les compétences des élèves en matière d’expression orale. Un exercice essentiel qui leur servira tout au long de leur scolarité et bien au-delà.
L’expérience démontre aussi que ce concours donne confiance aux élèves qui acquièrent les techniques oratoires, apprennent à débattre, à écouter et à convaincre un auditoire.
Une finale, 2 épreuves
La finale aura donc lieu sur la scène de l’espace Coluche, devant le public et un jury composé d’un avocat, d’un journaliste et d’un artiste.
La première épreuve portera sur l’argumentaire. 14 élèves disposeront de 3 minutes pour débattre d’un sujet qu’ils ont choisi, et préparé avec leurs professeurs :
Arts culinaires :
– Pourquoi dit-on que la cuisine est un art ?
– Les concours culinaires télévisuels valorisent-ils l’art culinaire ?
– Les métiers de bouche sont-ils des métiers artistiques ?
– Quelle est l’importance de l’art culinaire dans nos vies ?
Alimentation et planète :
– Sommes-nous prêts à changer nos habitudes alimentaires pour sauver la planète ?
– Doit-on arrêter de manger de la viande ?
– Pourquoi lutter contre le gaspillage alimentaire ?
– Gère-t-on bien nos déchets ?
– Le bio et les circuits courts ont-ils un impact positif sur la planète ?
Alimentation et santé :
– Troubles alimentaires : un sujet tabou ?
– Troubles alimentaires : un mécanisme de défense ?
– Pourquoi les troubles alimentaires touchent-ils de plus en plus d’adolescents ?
– Comment améliorer la santé par la nutrition ?
La seconde épreuve, c’est celle du Duel qui engage 14 autres élèves. Elle se déroule sous la forme d’une joute oratoire de 6 minutes, soit 3 minutes par élève pour remporter son face à face autour d’un sujet imposé :
Doit-on surveiller tout ce que l’on mange ? L’art culinaire est-il un patrimoine ? Croyez-vous qu’une révolution alimentaire mondiale soit possible ?
Les 14 collèges participants à cette 3ème édition sont :
François Rabelais à Beynes
Les Trois Moulins à Bonnelles
René Cassin à Chanteloup-les-Vignes
La Clef St Pierre à Elancourt
Le Village à Trappes
Les Plaisances à Mantes-la-Ville
Maurice Ravel à Montfort l’Amaury
Alberto Giacometti à Montigny-le-Bretonneux
Blaise Pascal à Plaisir
Guillaume Apollinaire à Plaisir
Les Grands Champs à Poissy
Le Racinay à Rambouillet
Darius Milhaud à Sartrouville
Marcel Pagnol à Bonnières-sur-Seine