Anne-Catherine, une ambition solidaire aux Brigades vertes

Après avoir passé vingt ans en laboratoire, Anne-Catherine vit un licenciement économique. Loin de désespérer, elle voit là l’opportunité de compléter ses connaissances, et entame un parcours en adéquation avec ses aspirations. Portrait. Le projet des Brigades départementales est cofinancé par l’Union européenne au titre du Fonds Social Européen (FSE +).

Dans les jardins de la préfecture, à Versailles, il est temps pour Anne-Catherine de tailler les roses fanées © J. Bencivengo / CD78

Dans les jardins de la préfecture, à Versailles, il est temps pour Anne-Catherine de tailler les roses fanées © J. Bencivengo / CD78

Anne-Catherine a travaillé durant une bonne partie de sa carrière dans un laboratoire, fabricant de produits capillaires. Lorsque se dernier se sépare d’elle dans un licenciement économique, Anne-Catherine cherche à se reconvertir. Après avoir fabriqué des produits cosmétiques, elle veut apprendre à les appliquer, et passe, avec succès, un CAP esthétique, cosmétique, parfumerie. Elle trouve un travail dans un salon de beauté, mais l’expérience ne lui convient pas. C’est alors qu’Anne-Catherine commence à animer des ateliers de fabrication de cosmétiques pour une entreprise spécialisée dans la commercialisation d’ingrédients naturels pour la fabrication, en « Do it Yourself » (faites-le vous-même, ndlr), de cosmétiques ou de produits d’hygiène. La voici lancée… Anne-Catherine souhaite, une fois à la retraite, retourner au Laos dont elle est originaire, pour enseigner son savoir-faire aux gens dans le besoin afin qu’ils puissent vivre de leur production de cosmétiques. Anticipant ce projet, elle constate rapidement que pour faciliter les choses à ses futurs élèves, et notamment leur approvisionnement en matières premières, il faudrait qu’elle puisse également leur apprendre à faire pousser les plantes nécessaires à la fabrication des cosmétiques.

« Je partirai bientôt à la retraite, je veux retourner au Laos pour aller former des gens pauvres qui ont besoin d’un métier. Il faut leur apprendre la façon de faire pour les plantations, et je connais le processus de fabrication du savon. Là-bas, j’ai déjà acheté des balances, des mixers, tous les accessoires nécessaires. Et au lieu d’aller acheter en Thaïlande l’huile de coco, par exemple, on peut planter, faire pousser et récolter nous-même, on a le soleil, la terre, l’eau, il faut former les gens ! »

Le chaînon manquant entre cosmétiques et solidarité

Qu’à cela ne tienne, Anne-Catherine s’inscrit en CAP horticulture. Son cursus nécessite de faire un stage de dix semaines, qu’elle exécute au Domaine de Madame Elisabeth, où elle se familiarise avec le maraîchage. Mais, si apprendre à faire des semis, à entretenir et récolter les plants l’intéresse, Anne-Catherine en profite également pour se former aux bases de la fleuristerie. Son passage au Domaine de Madame Elisabeth lui permet aussi d’apprendre l’existence des contrats Parcours emploi compétences (PEC). Toujours étudiante pour son CAP horticulture, Anne-Catherine obtient une dérogation pour toucher le RSA et devient ainsi éligible aux contrats PEC. C’est au Domaine de Madame Elisabeth qu’elle choisit de l’effectuer, et elle commence son contrat d’un an à l’été 2022. Elle intègre cette fois-ci la Brigade verte* « Entretien des espaces verts ». C’était le chaînon qui lui manquait encore afin de pouvoir mettre son projet en œuvre. Au terme de son contrat, elle s’exclame :

« Je sais tout faire, maintenant ! j’ai tout appris ici, aux Brigades vertes du Département ! J’ai appris à planter des arbres à racines nues, à faire des semis, à prendre soin d’un jardin, à avoir une recherche esthétique, aussi… J’ai appris à manipuler des outils et des engins, j’ai même passé le CACES (certificat d’aptitude à la conduite en sécurité) ! Je n’aurais jamais cru être capable de faire tout ça ».

Dans six ans, Anne-Catherine pourra prendre sa retraite et aller réaliser son projet au Laos. En attendant, elle qui ne connaissait que le travail de laboratoire peut maintenant élargir sa recherche d’emploi. « J’ai postulé dans trois domaines d’activité : pour l’entretien des espaces verts, dans les potagers-jardineries et aussi dans les laboratoires », détaille-t-elle. Nul doute qu’elle a ajouté des cordes à son arc pour terminer sa carrière sereinement.

Dans les jardins de la préfecture, Anne-Catherine s'emploie à entretenir les massifs © J. Bencivengo / CD78

Dans les jardins de la préfecture, Anne-Catherine s’emploie à entretenir les massifs © J. Bencivengo / CD78

Vous êtes au RSA et êtes intéressé par les Brigades vertes ? Parlez-en à votre conseiller Pôle Emploi, il transmettra votre candidature à ActivitY’. Si vous passez par un Territoire d’action sociale (TAD) des Yvelines, votre coordinateur de parcours en insertion professionnelle transmet votre candidature à ActivitY’.