Maintien à domicile : le Département agit

Juliette BENCIVENGO-MEUNIER

Cet article fait partie du dossier: Cap sur l’autonomie dans les Yvelines

Il existe différentes solutions pour faciliter le maintien à domicile des personnes âgées, parmi lesquelles la téléassistance. Souvent confondue avec la télésurveillance, la téléassistance n’a pourtant rien d’un système invasif. Elle permet au contraire de bénéficier H24 et 7 jours sur 7 d’une assistance, en cas de besoin.

Une femme âgée, chez elle © © Nicolas DUPREY/ CD 78

Une femme âgée, chez elle © © Nicolas DUPREY/ CD 78

Simone, 86 ans, est tombée chez elle la semaine dernière, sans parvenir à se relever. Elle a appuyé sur le bouton de son bracelet, et a été mise en contact avec un opérateur qui, après avoir évalué la situation, a fait venir le Samu pour lever tout doute sur son état de santé. Prise en charge dans les plus brefs délais, Simone n’a montré aucune lésion grave et a pu rentrer chez elle rapidement. Elle sait qu’en cas de pépin, elle n’est pas isolée.

Mais que serait-il arrivé si Simone était restée 24 heures, voire davantage, seule sans pouvoir se lever ?

La chute, un fléau

Ce scénario fictif, est néanmoins celui auquel nombre de personnes âgées – et leurs proches aidants – se trouvent confrontés tous les jours en France. Les chiffres sont sans appel : chaque année sur le territoire, environ 2 millions de chutes de personnes âgées de plus de 65 ans entraînent 130 000 hospitalisations et conduisent à quelque 10 000 décès*. Les conséquences des chutes sont nombreuses : physiques bien sûr, mais également psychologiques et sociales. C’est, pour les personnes concernées, une perte d’autonomie qui a une incidence sur la perception qu’elles ont d’elles-mêmes. Le manque de confiance en soi ainsi provoqué les mène quelquefois à s’isoler, aggravant alors le risque de nouvelle chute.

Les chutes peuvent avoir des conséquences très graves tant sur les plans physiques que psychologiques © N. Duprey / CD78

Les chutes peuvent avoir des conséquences très graves tant sur les plans physiques que psychologiques © N. Duprey / CD78

Le Département, aux côtés de ceux qui en ont besoin

Parfaitement conscient des enjeux, le Département a entrepris, depuis plusieurs années, de mettre en place une solution de téléassistance avec le partenariat d’un opérateur privé, Tunstall Vitaris. En 2022, ce sont 13 730 yvelinois qui ont pu bénéficier de ce service, pris en charge en partie par le Département. Cette aide s’adresse à toute personne âgée de 60 ans et plus, celles en situation de handicap avec un taux d’invalidité de 80 %, ainsi qu’aux adultes déficients respiratoires et / ou moteur, sur justificatif médical. Cette prise en charge a un coût : 1 M€ par an, financé à hauteur de 23 % par le Département. L’offre de base, facturée 4,80 € / mois pour une ligne fixe, et 7,20 € pour une ligne mobile, comprend les demandes les plus courantes en matière de téléassistance et de lutte contre l’isolement. Libre au bénéficiaire de souscrire à des options supplémentaires s’il le souhaite, qui resteront à sa charge.

Fonctionnement

L’installation du service est prise en charge par l’opérateur, puis le bénéficiaire est doté d’un médaillon et / ou bracelet comportant un bouton. Un simple appui sur ce dernier déclenche un appel aux conseiller qui répondent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ces derniers, formés, savent évaluer l’urgence d’une situation et y apporter la réponse adéquate. En cas de besoin, il contactera une personne du réseau de solidarité (aidants, voisins ou amis proches, vivant à proximité) du bénéficiaire ou le Samu. Dans tous les cas, sa mission est de rassurer la personne en difficulté et trouver une solution à son problème. Et même s’il s’agit d’un appel de confort pour vérifier le bon fonctionnement du service, sa simple présence est une réassurance pour le bénéficiaire que quelqu’un sera là en cas de besoin. Le sentiment de sécurité est, bien souvent, le point d’orgue du problème : pour de nombreuses personnes, c’est ce sentiment qui les poussera à reprendre leurs activités. Ces activités mêmes qui maintiennent à la fois la forme physique et le lien social. « La téléassistance est un vrai outil de maintien à domicile, qui contribue indirectement à la lutte contre les chutes. Les personnes ayant souscrit une téléassistance retrouvent souvent confiance en elles et s’autorisent à sortir et / ou pratiquer une activité, car ils se savent protégés », conclut Cécile Portier, cheffe de projet soutien aux aidants et téléassistance chez AutonomY, l’agence interdépartementale des Yvelines et des Hauts-de-Seine dédiée à l’autonomie.

Une femme âgée s'entraîne en salle de sport © N. Duprey / CD78

Une femme âgée s’entraîne en salle de sport © N. Duprey / CD78

*Chiffres ministère de la Santé et de la Prévention