Le Club de Voile de Saint-Quentin en pointe dans l’Handivoile

SandrineGAYET

Le Club de Voile de Saint-Quentin-en-Yvelines (CVSQ), sélectionné dans le dispositif « ChampYons Clubs » du Département, est inclusif. Locaux et bateaux sont adaptés à l’accueil et à la pratique de la voile des personnes en situation de handicap, des valides et des seniors. Le club propose aussi des entraînements et régates 100% féminines.

Le Club de Voile de Saint-Quentin-en-Yvelines (CVSQ), sélectionné dans le dispositif ChampYons Clubs du Département © Gaëlle Lebourg

Samedi matin sur la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines, l’ambiance est joyeuse. Les « voileux » sont heureux, « il y a de l’air ». Traduction : la régate promet, les passionnés de voile vont pouvoir tirer de jolis bords car il y a un bon petit vent.

Côté hangar à bateaux, tout le monde s’active pour sortir les MiniJI et les gréer. Ces petits voiliers sont conçus aussi bien pour les personnes en situation de handicap que pour les valides. Du reste, pour la régate du jour, sont inscrits essentiellement des retraités (un couple est même venu de Calais pour découvrir le plan d’eau yvelinois) et quelques personnes avec un handicap. Sur l’eau, ils vont tous se retrouver à égalité !

Bernard Boime, ancien champion du monde et multiple champion de France en 470 (catégorie de dériveur qui participe aux Jeux Olympiques), stimule la quinzaine de personnes présentes pour cette matinée de régate en MiniJI. Au « briefing » d’avant-course, Philippe explique le tracé « banane » prévu pour les régates du matin, les conditions du vent et l’approche technique dans ce schéma météo.

Le Club de Voile de Saint-Quentin-en-Yvelines (CVSQ), sélectionné dans le dispositif ChampYons Clubs du Département ©Sandrine Gayet/CD78

La voile se pratique quels que soient l’âge et le degré d’autonomie

Pour se déplacer jusqu’au ponton, Cyrille utilise un déambulateur. Cet officier de la Gendarmerie est devenu hémiplégique après un accident. Quand il s’installe dans le MiniJI, il a la niaque.

« C’est devenu une vraie passion. Dès que je peux, je viens ici. Mon handicap n’est plus un handicap quand je suis installé à bord. Ce sont alors mes bras qui travaillent et les sensations quand je navigue sont géniales ! ».

Le MiniJI est en effet un voilier monoplace conçu pour les valides comme pour les personnes ayant un handicap moteur. Siège-baquet confortable et un volant ou un pédalier à la place de la barre traditionnelle.

« Le CVSQ est affilié à la Fédération Française Handisport. On se sert du MiniJI pour la pratique Handivoile. On travaille notamment avec l’association « La Voile pour se reconstruire » pour faire naviguer des personnes à mobilité réduite et organiser des régates où « valides » et « handi » naviguent les uns avec les autres », explique Bastien Aumont, responsable du site.

Le Club de Voile de Saint-Quentin-en-Yvelines (CVSQ), sélectionné dans le dispositif ChampYons Clubs du Département ©Sandrine Gayet/CD78

Ouverture vers des rencontres 100% féminines

Avec sa flotte de MiniJI, le club yvelinois se tourne aussi vers le public féminin. Il a organisé en 2023 une « Coupe des Dames », une compétition réservée aux femmes et qui commence à remporter un beau succès.

Nul doute que l’handivoile semble au beau fixe dans les Yvelines. Le département avait d’ailleurs accueilli en juin 2022 les championnats de France handivoile sur le plan d’eau de Moisson Lavacourt avec une centaine de participants.

« Beaucoup de personnes en situation de handicap pensent que ce sport n’est pas accessible. Il faut qu’elles sachent qu’avec les MiniJI, tout le monde, quel que soit l’âge, le niveau ou le handicap, peut faire de la voile, apprendre tout en s’amusant en sécurité »,

conclut Bernard en lançant le coup d’envoi de la régate.