La protection de l’enfance est une mission essentielle du Département des Yvelines. Dans un contexte financier difficile, la collectivité doit faire face à une forte augmentation des recours à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE). Pour le bien-être des enfants qui lui sont confiés, le Département met en place des dispositifs efficients.
Depuis 2020 et la crise sanitaire, les services de l’Aide Sociale à l’Enfance débordent. Pour la quatrième année, le Département des Yvelines a réuni tous ses partenaires de la protection de l’enfance pour faire la lumière sur la situation, présenter les dispositifs de l’ASE qui fonctionnent plutôt bien et échanger sur tous les points à améliorer à court terme.
« Les drames qui font la une des médias, masquent le travail colossal, formidable et de qualité que font les collaborateurs de l’Aide Sociale à l’Enfance », insiste Sandra Lavantureux, Directrice générale adjointe Enfance, Famille et Santé.
« Ce que j’observe, c’est l’intelligence collective qui travaille pour améliorer la mission de la protection de l’enfance ».
Dans les Yvelines, 6 000 bébés, enfants et adolescents sont sous protection, dont un millier de jeunes étrangers non accompagnés.
Création de 1 700 places
Entre 2020 et 2024, le Département des Yvelines a dû créer 1 700 places pour faire face à l’augmentation des recours à l’Aide Sociale à l’Enfance.
« C’est beaucoup, mais insuffisant hélas », confie Sandra Lavantureux.
Dans l’intérêt des enfants placés sous sa protection, le Département met en place de nombreuses solutions d’accueil et d’accompagnement adaptées à leurs besoins. Mentorat et parrainage de proximité par exemple, font partie des dispositifs dédiés à l’égalité des chances et dont l’impact est très positif. Depuis quelques mois, la collectivité propose l’accueil durable et bénévole qui ouvre une nouvelle voie en faisant appel à la citoyenneté solidaire. Tout l’enjeu est de permettre aux enfants protégés de s’ancrer dans un quotidien familial bienveillant, affectueux.
La double vulnérabilité des jeunes sous protection
La santé, mentale et physique, des enfants qui arrivent à l’ASE est très préoccupante. La hausse des demandes de placements ou d’accompagnement d’enfants, s’explique en partie par la crise sanitaire qui a fragilisé des familles et des jeunes déjà dans une grande précarité sociale et économique. La prostitution, la délinquance juvénile (en hausse), les addictions (drogue, alcool, tabac) même durant les grossesses, augmentent. Avec pour conséquences une hausse des problèmes de santé mentale, de problèmes de troubles du comportement. 38% des enfants confiés sont en situation de handicap.
« On estime que la moitié des mineurs de l’Aide Sociale à l’Enfance souffre de troubles psychiques, 5 fois plus que dans la population générale », observe Mathieu Cynober, directeur Santé dans les Yvelines. « Nous sommes face à un véritable enjeu de double vulnérabilité des enfants dont on a la protection ».
Les missions des centres de Protection maternelle et infantile (PMI) et des Centres de santé sexuelle et affective du Département vont être renforcées pour détecter au plus tôt, au sein des familles, les fragilités.
« Il est temps de prendre en compte notre parole »
Le Département des Yvelines, en partenariat avec l’Université Paris Nanterre, a proposé aux jeunes de son territoire un nouvel espace d’exercice de leur citoyenneté : l’Assemblée des enfants et des jeunes Yvelinois. Depuis septembre 2023, les enfants et jeunes yvelinois âgés de 7 à 21 ans ont été invités à se réunir pour échanger, réfléchir, débattre et faire des propositions pour améliorer la prévention et la protection de l’enfance dans les Yvelines.
Un an après, le bilan est positif : 91 jeunes (2/3 de l’ASE, 1/3 hors ASE) ont participé aux réunions et assemblé une série de recommandations qu’ils présenteront prochainement aux élus.
« Parmi les 93 idées avancées par l’assemblée des jeunes pour améliorer la protection de l’enfance, 11 ont été choisies comme prioritaires », explique Tiphaine Riou, du service des familles d’accueil. Avec en tête de liste : la demande d’avoir un adulte de confiance. « Les jeunes sont soucieux de savoir ce qui est fait de leurs confidences. Ils ont peur que leur parole s’envole ou aille dans les mauvaises oreilles », souligne une psychologue.