A l’heure où le Gouvernement annonce son intention de privatiser le groupe Aéroports de Paris, les 7 départements d’Ile-de-France, représentant environ 10 millions de nos concitoyens franciliens, rappellent la dimension d’aménagement du territoire régional dont il ne paraît pas être tenu compte dans ce projet.
Les Aéroports de Paris représentent un actif national unique en son genre, d’une surface de 6700 ha, essentiel au développement de l’Ile-de-France. Cet actif est rentable et constitue pour son détenteur une rente perpétuelle. Le groupe distribue chaque année à ses actionnaires plus de 250 M€ de dividendes.
Les départements d’Ile-de-France, qui concourent au quotidien par leurs actions à l’aménagement et au développement équilibré de leurs territoires, ne sauraient être tenus à l’écart du processus de désengagement de l’Etat des Aéroports de Paris, qui constituent l’une des principales portes d’entrée de leurs territoires et un élément majeur de leur attractivité internationale.
Il est d’ailleurs frappant de constater que même aux Etats-Unis, le contrôle des grandes plateformes aéroportuaires demeure public.
Les Départements appellent solennellement le Gouvernement à ne pas s’enfermer dans une vision idéologique et jacobine et à associer les grandes collectivités franciliennes, comme c’est d’ailleurs le cas pour les aéroports de province, à toute solution d’évolution de l’actionnariat du groupe Aéroports de Paris. Ils souhaitent participer à la future gouvernance des Aéroports de Paris afin de garantir certaines exigences de service public et conserver la maîtrise des outils essentiels du développement économique de l’Ile-de-France.
Cette solution, la plus protectrice des droits des actionnaires minoritaires, présenterait en outre l’avantage de prendre en considération les intérêts des compagnies aériennes, et en particulier d’ Air France, pour lesquelles la privatisation d’ADP comporte un risque majeur de renchérissement de leurs coûts d’exploitation.
Le fait qu’au-delà de leurs divergences politiques, les Départements aient su se réunir pour parler d’une même voix souligne, s’il en était besoin, l’importance de l’enjeu d’intérêt général et national.