Le 16 mars, à 12h15, notre collègue Angélique Martinetti-Renard, au Département depuis 2008, s’élancera à nouveau dans l’épreuve reine de l’Ecotrail Paris : le 80 km, de l’île de Loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines au 1er étage de la Tour Eiffel. Une course chronométrée de pleine nature dont le Conseil départemental est partenaire, à laquelle participeront les plus grands « trailers » de France et du monde. Elle portera le dossard 519.
Courir ? Elle détestait. A peine si elle tenait 10 minutes. Ça, c’était il y a sept ans. Dans une semaine, Angélique sera sur la ligne de départ du 80 kilomètres de l’Ecotrail Paris. Oui, vous avez bien lu, 80 km ! Une espèce de double marathon fou sur des sentiers de nature, dans des sous-bois escarpés puis le bitume parisien avec un dénivelé positif de plus de 1 500 mètres. Pour les néophytes que nous sommes, cela signifie que c’est tout sauf plat et lisse ! Bref, une sacrée épreuve.
Quand je courais 10 minutes sans m’arrêter, j’étais ravie, se souvient-elle en souriant.
Elle qui faisait plutôt de la danse et du sport en salle a commencé à courir à l’heure du déjeuner, « un peu comme ça pour voir ».
Le virus du trail depuis 2013
Au bout de quelques mois, elle devient accro aux épreuves d’endurance. Plus c’est difficile, plus elle aime. Plus le défi semble impossible, plus elle fonce. En se fixant toujours de nouveaux objectifs avec pour credo « aller plus loin ou plus vite ». C’est comme cela qu’elle a attrapé le virus des trails : ces courses de longue distance qui immergent les sportifs dans la nature et les font crapahuter sur des sentiers ardus. « Je prenais de plus en plus de plaisir à courir et surtout, cela me permettait d’avoir des petits moments à moi ». Des moments à glisser entre son rôle de mère de deux enfants et sa vie professionnelle comme assistante de direction à la direction des affaires juridiques et des assemblées.
Un mental à toute épreuve
Avec son caractère déterminé, son esprit compétitif et cette envie de se surpasser, Angélique ne pouvait que rejoindre le petit monde des super runners. Ces sportifs (des aliens pour beaucoup d’entre nous il faut bien l’avouer) qui se lancent sur des très longues distances. La course qui l’a marquée ? Le fameux Trail de la Vallée des Lacs à Gérardmer. Une odyssée de souffrance dans un décor à couper le souffle dans tous les sens du terme. 55 km en montagne, 2 700 mètres de dénivelé et plus de 10 heures à en baver.
J’avais mal géré cette épreuve, ne me nourrissant pas assez ni buvant suffisamment, cela a été un enfer. J’ai plusieurs fois été au bord de l’abandon mais je me suis accrochée et je suis allée jusqu’au bout.
Objectif Tour Eiffel
Qu’est-ce qui a motivé Angélique à s’inscrire pour la première fois au 80 km de l’Ecotrail en 2018 ? « J’avais déjà fait le 50 mais la ligne d’arrivée était au pied de la Tour Eiffel. C’était vraiment trop frustrant. Je me suis donc inscrite au 80 pour finir au 1er étage de la Tour ». Et c’est seulement quand elle s’est retrouvée dans le sas de départ, à la base de Loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines qu’elle a réalisé le défi dingue qui l’attendait :
J’ai eu un vrai coup de panique car j’ai pris conscience du challenge inscrit dans le chiffre 80 !
Et pour gagner ce qu’elle appelle « le Graal », le ticket pour grimper l’escalier de la Dame de Fer, Angélique a fait une course de folie, dans la boue et la neige, le froid, la pluie et la nuit. Plus de 12 heures à se dépasser, à tomber, se relever, à retrouver de l’énergie aux points de ravitaillement où l’attendaient ses proches.
A aucun moment je n’ai eu envie d’arrêter. Mon fils a même couru avec moi les dix derniers kilomètres pour m’encourager. Mes enfants m’ont portée, je ne pouvais pas ne pas réussir.
347 marches vers les étoiles
Les quelque 2 000 inscrits au 80 kilomètres auront cette année encore le privilège de franchir la ligne d’arrivée au 1er étage de la Tour Eiffel. Soit 347 marches à grimper pour décrocher sa médaille et faire partie du petit cercle des finishers (il y a eu des centaines d’abandon en 2018). Et Angélique se souviendra toute sa vie de cette dernière épreuve :
J’étais transie de froid, les batteries à plat, dans la douleur. Mais dès que l’on m’a donné le ticket j’ai eu comme une décharge d’endorphine. Je riais, je pleurais, j’étais épuisée mais heureuse. Il était minuit, je suis montée lentement, pour savourer chaque instant, c’était incroyable, magique, magnifique !
Dans une semaine, elle repartira, avec son compagnon habitué des grandes courses, pour ce 80 avec pour objectif de boucler le parcours en 11 heures. Mais ce dont elle rêve déjà c’est de faire un ultra trail. Un 100 kilomètres. « Pour la symbolique du chiffre » conclut-elle dans un éclat de rire.
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