En août 2019 nous fêtons les 75 ans de la libération de Paris… et des Yvelines ! Du 15 au 29 août 1944, tour a tour, les communes yvelinoises se sont mobilisées en quête de délivrance. Retour sur une semaine de combats menés pour la liberté.
« Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé mais Paris libéré ! ». Voici ce que scandait le Général de Gaulle le 25 août 1944 lors de la libération de Paris. Dans les Yvelines (à cette époque, Seine-et-Oise), si certaines villes ont réussi à se défaire de l’emprise du IIIe Reich, d’autres comme Poissy, Saint-Germain-en-Laye ou Conflans-Sainte-Honorine ont du attendre jusqu’au 29 août pour être libérées.
Une libération étape par étape
Depuis le débarquement américain, britannique et français sur les côtes normandes le 6 juin 1944, il règne dans les Yvelines comme un esprit de revanche. La résistance s’organise et s’intensifie. Les maquisards de Rambouillet fomentent des actions de sabotage dans le sud des Yvelines. Le goût du risque est là, celui de la liberté est perceptible.
Sur les ondes on suit la progression de la fameuse « 2e D.B » (Division Blindée) lancée par De Gaulle et menée par le Général Leclerc. Les troupes progressent. Elles sont bientôt aux portes des Yvelines. Le 15 août la première ville de l’actuel département des Yvelines est libérée. Il s’agit de La Boissière-École. Joli coïncidence, c’est dans le château de La Boissière que fut tourné le film « Les Femmes de l’Ombre » avec Sophie Marceau, un long métrage consacré aux femmes dans la Résistance. Houdan, la Queue-les-Yvelines, Ablis suivront.
Alliance dans le maquis
Du 18 au 22 août, les américains progressent dans les campagnes et forêts de Rambouillet. Dans leur avancée ils sont épaulés par l’action des résistants de la région. Ensemble ils font reculer l’ennemi allemand. C’est d’ailleurs dans Rambouillet libéré que De Gaulle et Leclerc se retrouvent pour organiser la libération de Paris le 25.
Mais la route est encore longue et alors que les libérateurs avançaient jusqu’à présent en territoire rural, leur progression dans des zones urbaines se fait plus difficile malgré l’assistance des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur).
Débâcle et massacres
Si les villes de l’actuelle communauté d’agglomérations de Saint-Quentin-en-Yvelines sont libérées sans combat (Plaisir, les Clayes, Guyancourt…), les blindés allemands attendent les alliés le long des grandes artères versaillaises. La cité royale, tout comme sa cousine, Saint-Germain-en-Laye, cité impériale, seront libérées au prix d’affrontements le 25 août. C’est la débâcle du côté allemand.
En guise de vengeance, les S.S massacrent des membres des F.F.I à Chatou. C’est l’affaire des 27 martyrs. Ils sont torturés puis fusillés après avoir été obligés de creuser leurs tombes. Depuis cet épisode, l’avenue de la Pièce d’Eau a été renommée en avenue des Vingt-Sept martyrs.
Le nord sous les bombes
Sartrouville et Conflans sont libérées le 26 et le 29 août, c’est le nord-est des Yvelines (Triel, Andrésy, Chanteloup, Carrières-sous-Poissy) qu’occupent les américains. Parallèlement les secteurs de Mantes, Flins et Aubergenville sont libérés entre le 20 et le 22 août par un autre groupement armé mené par le général Patton ayant évolué au nord-ouest, depuis Rosny.
Mantes-la-Jolie sera la première sous-préfecture d’Ile-de-France a être libérée… sous une pluie d’obus (environ 6000 tirs par nuit). La libération de la commune s’est faite au prix d’un lourd tribu : 400 morts dont une quarantaine de crashs aériens dans le secteur.
Il aura donc fallu une quinzaine de jours aux alliés pour libérer les Yvelines du joug allemand. Pas étonnant lorsqu’on sait quelle place stratégique représentait ce territoire de presque 2300 km2. En hommage aux 75 ans de la libération (ou des libérations devrait-on dire), de nombreuses communes organisent des commémorations et animations comme Poissy ou Versailles. N’hésitez pas à consulter les sites Internet communaux.