Aux Loges-en-Josas, la mairie remercie l’engagement de sa population

NicolasThéodet

La commune des Loges-en-Josas viennent d’être classée 9e commune de moins de 2000 habitants où il fait bon vivre. Une bonne nouvelle pour l’équipe municipale qui, malgré tout, fait face à toutes les difficultés des petites communes. Manque de moyens, incertitudes de l’avenir… Un véritable engagement citoyen au quotidien.

Caroline Doucerain, maire de la commune, inaugure le parc Yvon Le Coz avec Pierre Bédier, président du Département des Yvelines. © CD 78/ C.Bringuier.

Caroline Doucerain, maire de la commune, inaugure le parc Yvon Le Coz avec Pierre Bédier, président du Département des Yvelines. © CD 78/ C.Bringuier.

Comment faire face ? Depuis plusieurs années, de nombreuses communes subissent le désengagement de l’État. La baisse drastique de la Dotation Globale de Financement (DGF), part allouée aux communes, impacte considérablement les finances des municipalités. En partie compensée par l’arrivée de nouvelles compétences, comme le stationnement ou la taxe de séjour, ce trou financier continue pourtant de s’accroître. Un constat d’autant plus dommageable pour les petites communes.

Aujourd’hui, être maire d’une ville de moins de 2000 habitants, c’est « consacrer tout son temps à ses concitoyens »  C’est aussi un atout d’avoir une proximité développée. D’accompagner une ville à taille humaine. On connait bien les gens ».

analyse la maire des Loges-en-Josas, Caroline Doucerain.

Malgré tout, être à la tête d’une telle collectivité relève aujourd’hui du combat. « C’est être dans le système D en permanence », révèle Caroline Doucerain. « Il faut expliquer aux élus qu’on n’a pas assez de services. Donc s’ils veulent faire le moindre projet, il faut qu’ils s’y collent », ajoute-t-elle. Cumulé à cet engagement, le manque de moyen financier se transforme en circonstance aggravante.

Maintenir le niveau de vie des Loges-en-Josas grâce à l’engagement des habitants

Malgré cela, la petite ville respire le bien-être. La commune vient d’être classée 9e des communes de moins de 2000 habitants où il fait bon vivre en France. Pour l’élue, c’est avant tout grâce à l’engagement de sa population. « Nous avons une vraie vie de village, un tissu associatif très dynamique », explique Caroline Doucerain.

Ce collectif donne de l’attachement au territoire. Par exemple, nous n’avons pas de service culturel. Mais nous avons un comité des fêtes dirigé par 15 bénévoles. Il nous fait un programme annuel extraordinaire. Cela coûte à la commune 20 000 euros de subventions par an

poursuit l’édile.

Une trentaine d’associations font vivre les Loges-en-Josas. Et pour assurer leur pérennité, il faut les accompagner. Notamment sur la création des infrastructures nécessaires à leurs activités. « Sur les grands travaux, on ne fait rien sans subvention », explique la maire. « On aimerait que ça en soit autrement. Mais cette année, la commune a une DGF à 0€ contre 350 000€ en 2014. C’est un effondrement qui limite nos moyens », ajoute-t-elle.

Sans poids financier, les communes perdent leur souveraineté

Le parc Yvon Le Coz, inauguré lors de la précédente mandature, a accéléré les actions associatives. © CD 78/ C.Bringuier.

Le parc Yvon Le Coz, inauguré lors de la précédente mandature, a accéléré les actions associatives. © CD 78/ C.Bringuier.

« Quand on fait notre plan pluriannuel d’investissements, on inclut un objectif de subventions global », confie la maire. Un budget qui devient presque flou. Il le devient encore plus avec la réforme de la fiscalité et la disparition de la taxe d’habitation. Actuellement les communes n’ont plus aucune visibilité sur leurs recettes. Ce qui impacte donc les capacités à mener à bien des projets.

« Perdre cette visibilité, c’est aussi perdre sa souveraineté. Nous avons des compétences à assumer, comme l’école. La DGF nous permettait de supporter ce coup. Maintenant, c’est impossible. On ne peut plus proposer des projets sans dire : si on arrive à trouver une subvention », explique l’élue.

Ce qui n’entache pas la motivation de la commune des Loges-en-Josas. Lors de la précédente mandature, le parc sportif Yvon Le Coz est sorti de terre. En plus de renforcer les associations déjà présentes, il a aussi permis la création d’autres structures comme le badminton et le tennis de table. « Nous avons reçu des subventions du Département et de la Région dans le cadre du contrat rural. Leur demande était que ce soit un lieu multi-associatif », explique la maire. Pour le mandat en cours, c’est le groupe scolaire qui devrait être rénové.

Le Département accompagne les communes

Au sein des finances 2021, le Département marque sa volonté à accompagner les communes. Le soutien au bloc communal représente ainsi 87 M€, soit 18,6% du budget d’investissement global. Cette somme vise à soutenir les communes dans leurs projets de développement. Elle vient en complément de l’investissement à la voirie (56 M€, à la rénovation urbaine (14 M€) ou encore à l’amélioration des transports en commun sur le territoire (63M€).