Premier opérateur de traitement des déchets en Île-de-France, Sepur a lancé à Thiverval-Grignon une offre globale en circuit-court pour le tri, la collecte et la valorisation des biodéchets. Ce modèle de proximité repose sur de très petites unités de méthanisation et de co-compostage.
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« Dans un monde aux ressources limitées, les biodéchets deviennent un réservoir de matière pour créer de nouvelles ressources organiques comme le compost et énergétiques comme le biogaz »,
explique Cécile Piquemal, responsable biodéchets et méthanisation de Sepur
Le modèle d’économie verte et circulaire dévoilé à Thiverval-Grignon est amené à se déployer. En effet, après l’obligation de tri des emballages papier/carton, métal, plastique, verre et bois depuis 2016, le tri des déchets alimentaires va devenir à son tour une obligation légale pour les particuliers en 2024.
Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), les Français produisent chaque année 18 millions de tonnes de biodéchets alors que seuls 34% des ménages ont pris l’habitude de trier leurs déchets alimentaires.
Eviter les kilomètres superflus
Pour Youri Ivanov, président de Sepur, ce modèle en circuit-court qui s’intègre en milieu urbain, est pertinent :
« Plus on est proche des clients ou des points de collecte, plus on évite tout kilomètre superflu. Cela n’a aucun sens d’imposer un geste de tri d’un côté si de l’autre on dépense trop d’énergie pour le valoriser ».
« Beaucoup de collectivités partent de zéro pour permettre à leurs administrés d’alléger leurs poubelles, ajoute le président.
C’est pourquoi nous avons lancé Govalo. Pour aider les entreprises et collectivités à entrer dans l’économie circulaire grâce à des solutions locales et écologiques qui leur permet de réduire leur empreinte carbone ».
Des micro-méthaniseurs de 500 à 2 000 tonnes
Sur son site yvelinois, Sepur, via sa nouvelle marque Govalo, a donc créé un micro-méthaniseur déjà opérationnel et une plateforme de co-compostage (mêlant déchets alimentaires et déchets végétaux) encore en travaux.
Le micro-méthaniseur permet de transformer les biodéchets en compost, en eau et en biogaz ensuite transformés en électricité.
En clair, les épluchures de légumes, les restes de viande ou de poisson, les coquilles d’œufs, les peaux de banane, tout cela va être transformé, par des bactéries, en « soupe organique ». C’est elle qui va produire du biogaz, de l’eau et du compost.
Eclairer les bâtiments, arroser les espaces verts
Le biogaz capté est composé à 70% de méthane. Une fois transformé en électricité, il peut être injecté sur le réseau électrique de la commune où il est produit.
« Le biogaz peut aussi être autoconsommé par l’entreprise ou la collectivité qui le produit : pour l’éclairage des bâtiments, les bornes de recharge des véhicules électriques par exemple »,
précise Cécile Piquemal.
L’eau produite dans le micro-méthaniseur, une fois filtrée, peut être utilisée pour l’arrosage des espaces verts. « En revanche, elle n’est pas potable ».
Le compost enfin pourra enrichir les sols agricoles et les espaces verts. La plateforme de co-compostage de Thiverval-Grignon, premier centre de traitement de l’ouest parisien, pourra recevoir 12 000 tonnes de biodéchets.
Zoom sur Sepur
Sepur est une entreprise indépendante créée en 1965 dont le siège est à Thiverval-Grignon. Elle compte 2 650 salariés et plus de 900 clients publics et privés. Elle est présente dans près de 20 départements. L’unité de micro-méthanisation de Thiverval-Grignon assure une capacité de traitement de 1 000 tonnes de biodéchets par an. Elle compte actuellement parmi ses clients : Elior, Auchan, Burger King, SNCF, des cantines scolaires…
Photos de la visite du 19 mai sur le site de Thiverval-Grignon. Photos Nicolas Duprey/CD78
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