Passionnée d’archéologie depuis son enfance, la youtubeuse Jennifer Kerner, qui sera cette année membre du Jury du Salon Histoire de Lire 2020, a toujours pensé sa passion par la transmission d’un savoir et d’une émotion.
« Cette pièce, elle est telle qu’Edouard Piette l’a voulue au 19e, elle n’a pas bougé ». Quand elle pénètre dans la salle Piette, du nom de l’archéologue éponyme, au Musée d’Archéologie national à Saint-Germain-en-Laye, l’archéologue Jennifer Kerner a les yeux qui brillent. Pourtant, dans cette salle, l’obscurité et les lumières basses sont de rigueur. « En fait, il faut que la pièce reprenne les caractéristiques d’une grotte », confie celle qui enseigne la préhistoire à l’université Paris Nanterre.
La transmission du savoir
Tout dans son parcours de vie est lié à la transmission. C’est d’abord de sa mère, qui l’emmenait au musée du Louvre, que Jennifer tient sa passion de l’archéologie. Mais délaissant les momies et les mystères antiques, elle décide de s’intéresser à la préhistoire et sa « richesse incroyable ».
Native de l’est parisien, la professeure passe ses diplômes à Panthéon-Sorbonne et finance ses études en devenant actrice. Ce bagage audiovisuel ne lui sera pas inutile. En effet, lorsqu’elle devient chargée de TD à l’université Paris Nanterre, Jennifer prend plaisir à transmettre sa passion. « Je n’avais pas assez de temps pour dire ce que j’avais envie de dire à mes étudiants. Pour capter leur attention, il faut être ludique, raconter une histoire », explique-t-elle, s’interrompant quelques instant pour contempler la Vénus de Brassempouy, la plus vieille statue de la déesse au monde conservé au musée yvelinois. « J’ai commencé à faire des petites pastilles vidéos. C’était avant tout pour mes étudiants et un complément à mes cours académiques. Une façon plus ludique d’ouvrir un dialogue sur l’archéologie de la préhistoire », détaille-t-elle.
L’archéologie vers un public plus large avec YouTube
Petit à petit, sa chaîne YouTube, Boneless Archéologie, s’étend en dehors du cercle de ses étudiants et de l’université. « J’ai commencé à avoir un public extérieur plus âgé. C’est là que mon contenu s’est légèrement modifié dans le but de faire aimer et découvrir l’archéologie et la préhistoire », analyse-t-elle. Si ses vidéos partent souvent d’un fait-divers ou d’une anecdote, la vidéaste souhaite surtout ouvrir sa discipline à tous. « Il y a de la réflexion méthodologique, épistémologique. Mon but c’est de donner à la personne qui me regarde, des outils pour ensuite pouvoir lui-même s’informer auprès d’autres journaux d’archéologie et d’histoire ». Une approche qui lui a permis de se faire connaître auprès des plus populaires : « Nota Bene m’a permis d’avoir un public plus large. Il m’a fait le grand honneur de recommander ma chaîne, et ça a un peu tout changé ».
Une reconnaissance de ses recherches et de son travail
Reconnue parmi les meilleures historienne sur YouTube, Jennifer Kerner s’est vu décerner le prix de révélation de l’année au festival histoire de Lire, le festival annuel d’histoire de Versailles. « Cette année, j’y reviens en tant que membre du jury. Grâce à ce prix, j’ai renforcé mes relations avec la presse spécialisée, je suis devenue présentatrice du CNRS pour l’émission « Un zeste pour la planète » et sur la chaîne histoire TV », confie l’archéologue qui voit dans l’archéologie, un travail artistique. « C’est quelque chose de tellement beau. Et on est là pour déterrer l’histoire, offrir de l’émotion et du savoir. Créer des vidéos sur Youtube revient à cette image, la transmission d’un savoir et de l’émotion. Cette chaîne elle est idéale pour moi », conclut-elle.
Le salon Histoire de Lire 2020
Du fait de la crise sanitaire, le salon Histoire de Lire se tiendra uniquement en ligne. Les conférences seront diffusées entre le 16 et le 19 novembre 2020 pour la 13e édition. Au programme de nombreux débats seront diffusées en direct sur YouTube et Facebook, dont une journée vraiment unique, celle du 18 novembre. En effet, ce sera une journée entièrement dédiée au Général de Gaulle, décédé il y a 50 ans, le 9 novembre, à Colombey-les-deux-Eglises. Vous pouvez dès à présent réservez vos places sur le site internet du festival, ou en cliquant ici.