Le vélo est aujourd’hui un enjeu de société. Mais il n’est pas un nouvel outil, il vit une renaissance. Passeur d’émotions, outil éco-responsable, bien-être physique… Aujourd’hui son utilisation est bénéfique pour de nombreuses raisons. Afin de transmettre ces émotions, Jacques Benloulou nous fait découvrir son festival « TOUS EN SELLE ! ».
Parlez-nous du festival « TOUS EN SELLE ! »
C’est le premier festival 100% vélo sur grand écran. Il a été créé en 2019 à Paris au Grand Rex. Cette première édition a réuni 2000 spectateurs autour de neuf films documentaires allant de 3 à 30 minutes. Il y avait des équipes de tournage françaises, américaines, australiennes ainsi que des personnalités tel que Bernard Hinault et Bixente Lizarazu.
Le festival a eu un véritable succès. Si bien que nous avons pris la route dans toute la France durant l’été 2020. Nous avons traversé 10 villes qui ont accueilli l’événement. Malgré la crise sanitaire le public était au rendez-vous. C’est un rendez-vous pour les amoureux du vélo. Mais il est aussi destiné a un public néophyte.
Le vélo et le cinéma francophone ont un rapport étroit, pourquoi ?
Le vélo est ancré dans l’histoire de notre pays depuis toujours. Il y a les grands rendez-vous comme le Tour de France, mais aussi par sa pratique au quotidien. Nous avons des routes et un relief qui offrent tous les aspects dont peuvent rêver les pratiquants. C’est pour ça que vélo a inspiré de nombreux artistes et réalisateurs. On peut citer Jacques Tati dans les années 50, Claude Sautet deux décennies plus tard. Et même plus récemment Pierre Gaudeau et son film « Raoul Taburin », inspiré d’une oeuvre littéraire du fameux Sempé.
L’aspect populaire du vélo a nourri ces oeuvres. Il y a des centaines d’histoires à raconter tant le vélo est au coeur de la vie des Français. Ces histoires nourrissent notre festival. Même si nous projetons des documentaires sur le vélo, ce sont avant tout des parcours humains.
Avez-vous un coup de cœur pour un film ou une scène de vélo ?
Mon dernier coup de coeur est une scène du film « The Climb », sorti en 2020. Deux amis d’enfance, cyclistes amateurs, gravissent le Mont Ventoux. C’est le moment que choisit l’un des deux pour avouer à l’autre qu’il a eu une aventure avec sa femme. Les dialogues sont hilarants et les deux acteurs se lancent dans une course poursuite sur un des cols les plus durs de France.
Outre l’histoire, ce moment du film montre parfaitement que le vélo c’est un moment d’échanges alors que nous sommes dans l’effort. Il nous permet de communiquer tout en faisant du sport.
Le vélo retrouve une place dans le quotidien, quel rôle joue votre festival dans sa pratique ?
Le vélo vit actuellement une révolution. Notre festival veut accompagner ce mouvement. En illustrant tous les sentiments qu’on peut vivre à travers la pratique. Ça me rappelle une anecdote. Pour la première édition, j’ai invité une amie au Grand Rex . Elle m’a dit qu’elle viendrait uniquement pour me faire plaisir. Pédaler ce n’est pas son truc. Le lendemain elle m’a appelé pour me dire merci. Elle était passée par toutes les émotions en regardant les neufs films et elle est allée s’acheter un vélo. Nous sommes des passeurs d’émotions, de plaisir, de partage. Nous fêtons le vélo en rassemblant tous ses pratiquants.
Quels enjeux représente-t-il dans la société ?
Les enjeux sont nombreux. Mais le plus important, c’est la protection de l’environnement. Le vélo ne pollue pas. Il libère de la place dans les villes engorgées, il est aussi bénéfique pour la santé aussi puisqu’il fait fonctionner le corps sans traumatisme, sans choc. Il amène aussi la créativité et redessine l’architecture des villes, des campagnes, des lieux de vacances. C’est aussi une question d’emploi. Un nouveau business s’organise, il modifie des professions. Aujourd’hui des plombiers ou des commerçants utilise le vélo pour offrir un meilleur service à leurs clients. La bicyclette a été remise au coeur de la société pour répondre aux besoins de bon sens. C’est un outil formidable qui n’a pas fini de nous rendre service.
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