Le collège Le Bois d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine a officiellement été rebaptisé Collège Samuel Paty en hommage à son professeur assassiné. Le 14 mars s’est tenue une belle cérémonie, émouvante, à laquelle ont participé 200 personnes dont Gaëlle Paty, sa sœur, des enseignants, des élèves, des parents d’élèves, la ministre de l’Education Nationale, Elisabeth Borne, le Président des Yvelines, Pierre Bédier, le maire de Conflans, Laurent Brosse, le préfet des Yvelines, Frédéric Rose, le recteur de l’Académie de Versailles, Etienne Champion, ainsi que de nombreux élus et officiels.

Cérémonie du dévoilement de la plaque en présence (de gauche à droite) : Aurélien Rousseau, député, Laurent Brosse, Maire de Conflans-Sainte-Honorine, Gaëlle Paty, Elisabeth Borne, ministre de l’Education nationale, Marianne Viel, principale du collège, Pierre Bédier, Président du Département des Yvelines, Karl Olive, député des Yvelines, Catherine Arenou, conseillère dépattemmentale du canton de Conflans-Sainte-Honorine et Cécile Dumoulin, Vice-présidente du Département, en charge des collèges. ©SG/CD78

Pour la première fois, ce matin-là, élèves et enseignants franchissent la grille du collège Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine.

« Nous accueillons ce changement de nom avec joie et fierté », déclare une enseignante qui a bien connu Samuel Paty.

Après le Bois d’Aulne, Samuel Paty : « C’est le nom de la vie qui continue, au-delà de la mort (…); c’est le nom de la transmission à la jeunesse, de l’espoir envers les générations futures; c’est le nom de notre collègue et nous l’écrirons sur le fronton de notre collège, à côté des mots Liberté, Egalité, Fraternité ».

Gaëlle Paty : « Il faut que ce nom soit visible»

La cérémonie qui a officialisé le changement de nom s’est déroulée vendredi 14 mars. Dans l’atrium du collège, l’émotion était palpable, quatre ans et demi après l’assassinat barbare du professeur d’histoire-géographie par un terroriste islamiste.

« J’entends les opposants au changement de nom du collège pour qui mieux vaudrait oublier le drame et le traumatisme qu’il a suscité dans le pays », explique Gaëlle Paty, la sœur du professeur. « Je pense au contraire qu’il faut se battre, crier haut et fort que l’on n’acceptera jamais que l’on tue un enseignant pour avoir enseigné ».

Cérémonie du dévoilement de la plaque du collège Samuel Paty : une chorale de collégiens a interprété le titre Il changeait la vie, de Jean-Jacques Goldman. ©SG/CD78

Aurélien Rousseau, député des Yvelines et ancien professeur d’histoire-géographie était particulièrement ému lors de la cérémonie de dévoilement de la plaque. Il a salué la principale, Marianne Viel et le président des Yvelines, Pierre Bédier, pour avoir protégé la communauté éducative en attendant le bon moment pour renommer l’établissement. « Ils ont eu raison d’attendre que les élèves ayant connu Samuel Paty soient partis au lycée. Nous entrons aujourd’hui dans une autre étape de l’histoire. Les élèves ne diront plus qu’ils sont dans le collège DE Samuel Paty mais au collège Samuel Paty. Ils doivent être fiers de ce nom, celui d’un homme de la raison qui avait la passion de son métier et de la transmission ».

Pierre Bédier : un hommage à la défense des valeurs républicaines

C’est à l’initiative de Pierre Bédier que le collège prend aujourd’hui le nom du professeur qui a œuvré à éveiller et à nourrir l’esprit critique des jeunes collégiens.

Dès le lendemain de l’attentat, Pierre Bédier avait en effet proposé à l’équipe pédagogique de renommer le collège en sa mémoire, le moment venu.

« En martyrisant un enseignant dont le seul tort était d’avoir voulu enseigner la liberté de penser et d’expression, le terroriste islamiste visait un symbole : la République. Des générations de citoyens apprendront que la défense de la liberté se conjugue avec la défense de la République et que leurs ennemis doivent être combattus sans relâche».

Un professeur du collège Samuel Paty conclut avec émotion :

« Nous sommes fiers de notre métier, nous n’abdiquerons pas malgré la peur qui nous étreint parfois depuis l’assassinat de Samuel ».