Enfermement chez soi et violences intrafamiliales ne font pas bon ménage. Le premier confinement a été la source d’une hausse très nette des signalements de violences. Ce deuxième confinement rend l’écoute et l’accompagnement des femmes victimes de violences essentiels.
Les dispositifs nationaux et les associations yvelinoises restent joignables et disponibles en respectant les gestes barrières.
La Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains (MIPROF) a publié fin juillet un rapport analysant les violences conjugales pendant le confinement.
Le résultat est sans appel : une nette augmentation des signalements de violences a eu lieu pendant cet enfermement dû à la pandémie de coronavirus.
Selon Elisabeth Moiron-Braud, secrétaire générale de la mission et auteure du rapport, cette augmentation n’est pas une surprise. “Ces demandes étaient déjà en nette hausse suite au Grenelle sur les violences conjugales en novembre dernier, déclare-t-elle. Cette courbe ascendante a continué, et les associations nous l’ont confirmé”.
Cependant la secrétaire générale tient à préciser que le confinement n’a pas rendu les hommes plus violents – il a plutôt mis en lumière cette violence conjugale :
“Le confinement n’a pas été déclencheur de violences, mais plutôt un révélateur”, explique-t-elle.
Explosion des premiers appels
Ce qui apparaît comme une nouveauté concerne plutôt les “premiers appels”. En effet, de nombreuses femmes n’ayant jamais signalé de violences auparavant l’ont fait pour la première fois pendant ce confinement. “Les différentes plateformes ont toutes été sollicitées massivement pendant cette période”, explique Elisabeth Moiron-Braud.
Mais la secrétaire générale tient à préciser : “Ces premiers appels ne veulent pas dire que les violences n’existaient pas auparavant dans la vie de ces femmes. Les associations nous le confirment. Elles étaient déjà là”.
Le confinement a été un révélateur de violences conjugales mais aussi un aggravateur.
“En temps normal, ces femmes ont une vie sociale, avec des lieux refuges. Elles vont au travail, voient leurs amies. Pendant le confinement, il n’y avait plus rien de tout cela. La peur de la violence était très présente”, raconte Elisabeth Moiron-Braud.
Les moyens de communication « silencieux » ont connu un essor exceptionnel ; les tchats de la plateforme de signalement des violences sexistes et sexuelles « Arrêtons les violences » ont été multipliés par 4,4 par rapport à 2019 pour tous les faits de violences et par 17 pour les faits de violences intrafamiliales.
Le nombre de SMS au 114 a été multiplié par trois.
Les appels au 3919 ont fortement augmenté : 44 235 appels ont été reçus entre le 16 mars et le 11 mai !
Source : Rapport 29 juillet 2020 du MIPROF.
Ecoute et accompagnement actifs
Ce deuxième confinement rend l’écoute et l’accompagnement des femmes victimes de violences essentiels et ce dans un contexte sanitaire instable et anxiogène.
Les pharmacies tout comme les centres de PMI sont des points contacts mobilisés pour accueillir les victimes.
Les dispositifs et les associations restent joignables et disponibles en respectant les gestes barrières.
Les services nationaux sont accessibles :
Si elles se sentent en danger, les femmes peuvent quitter leur domicile avec leurs enfants à tout moment, et ce sans devoir disposer d’une attestation de déplacement. Les policiers et les gendarmes ont été formés à ces situations d’urgence.
En cas d’urgence et de danger immédiat :
- Appeler le 17
- Utiliser le 114 par SMS
– Le 3919 assure son écoute téléphonique du lundi au vendredi de 9h à 19h et les week-ends de 9h à 18h
– La plateforme de signalement en ligne des violences sexistes et sexuelles reste accessible 24h/24 et 7j/7 sur le site arretonslesviolences.gouv.fr
– Utiliser le tchat gratuit : www.commentonsaime.fr
– Télécharger l’application « APP-ELLES » : https://www.app-elles.fr/
– Si vous êtes une femme en situation de handicap et victime de violences, appelez le 01 40 47 06 06 (permanences le lundi de 10h à 13h et de 14h30 à 17h30 ; le jeudi de 10h à 13h
– Si vous êtes un enfant victime de violences, appelez le 119 (appel gratuit 24h/24, 7j/7)
– Numéro vert d’écoute, d’orientation et d’information (gratuit et anonyme) « Sexualités /Contraception / VG (mouvement français du planning familial) 0800 08 11 11 du lundi au samedi de 9h à 20h
Qui contacter dans les Yvelines ?
Face à la complexification du travail d’accompagnement des victimes, les associations ont oeuvré pour s’adapter au contexte de la crise sanitaire
– L’Etincelle/CHRS Equinoxe offre un accueil de jour réservé aux femmes victimes de violences avec ou sans enfants. La structure est joignable au numéro habituel 06 10 40 74 07 du lundi au vendredi de 9H30 à 16h30 :
Accueil physique : 9h30 – 13 h
Accueil téléphonique : 9h30 – 16h30
– Women Safe reste ouvert par téléphone du lundi au vendredi de 9h30 à 17h30 au 01 39 10 85 35 ou par mail : accueil@women-safe.org
Les rdv seront assurés en téléconsultation.
– Le CIDFF 78 maintient son activité durant le confinement.
ll assure des entretiens par téléphone dans la majorité de ses lieux de permanence.
ll convient de se rapprocher des structures qui gèrent les rendez-vous téléphoniques.
Certaines permanences sont cependant assurées en présentiel notamment celles à destination des victimes (étincelle, commissariats.).
Le dispositif TGD (téléphone grand danger), assuré en lien avec le parquet, fonctionne normalement.
Tél : 01 30 74 21 01.
Site internet du CIDFF des Yvelines
– Association IRIS (association d’entraide) : référente du dispositif bons taxis destiné à acheminer toute personne victime de violence dans la sphère familiale vers un lieu d’hébergement d’urgence, ou à des fins d’expertise médicale (UMJ), ou à une convocation dans le cadre d’une expertise où la victime doit faire valoir ses droits, ou tout autre cas d’urgence en lien avec des violences.
La personne ayant droit doit être sans dispositions pécuniaires immédiates, ou dans l’incapacité de conduire, ou sans solution de transport personnel ou par un tiers de confiance ou de transports en commun.
Contact : irisbeynes@gmail.com Tél : 06 25 13 54 04
– Association DIRE : l’activité est maintenue à distance et en physique sur rdv :
Permanences juridiques et psychologiques du lundi au vendredi de 9H30 à 13H et de 14h à
17H30 au 01 30 44 19 87.
Les permanences extérieures sont également maintenues.
– Association France victimes 78
Les permanences juridiques et psychologiques sont maintenues au siège de l’association à Versailles par téléphone essentiellement au 01 30 21 51 89 / contact@francevictmes78.fr
Les psychologues pourront recevoir en présentiel en fonction de la situation.
Permanences commissariats (Versailles, Saint Germain et Rambouillet) sont assurées à distance ; rendez-vous téléphoniques possibles en appelant le siège.
Point d’Accès au Droit de Sartrouville (le 2ème et 4ème jeudi du mois) permanence restreinte en présentiel (demi -journée) – entretiens téléphoniques également possibles sur rendez-vous au 01.61.04.20.90
– Le Bureau d’aide aux victimes reste ouvert et est joignable :
Du lundi au vendredi de 9h à 13h et de 13h30 à 16h30. Contacts : 01.39.07.36.99
bav.versailles@gmail.com
– L’association ALTERNATIVE
Tous les services de l’association ALTERNATIVE restent ouverts à Poissy pendant cette période de confinement.
(Médiation Familiale, Lieu Écoute Violence, Conseil conjugal et familial et Visites médiatisées)
Entretiens sur place sur RV au 01 30 74 49 34. L’attestation pour rendez-vous est envoyée par mail sur demande.
Accueil au centre commercial Carrefour Sartrouville, mardi 24 novembre de 9h à 13h, en face du point wifi dans la galerie.