C’était une promesse de Pierre Bédier. Fournir plus de 1 million de masques aux communes de moins de 15 000 habitants avant le 11 mai. Promesse tenue, grâce aux équipes départementales et aux élus qui se sont mobilisés non-stop durant 5 jours. On vous démasque cette belle opération de solidarité.

Une partie de la « Dream Team » de la mission Masques pour toutes les petites communes yvelinoises. Photo. N.Duprey/CD78

A 8h30 au « camp de base », c’est déjà un peu électrique. La douzaine d’agents volontaires comme chauffeurs-livreurs de masques sont là, dans l’immeuble Alpha de Guyancourt. Réunis autour de Pascale accrochée à son téléphone.

« Comment ça c’est bloqué ? Non, non, non, vous vous débrouillez, je veux ça pour midi au plus tard ».

Bam. Elle raccroche, râle, plaisante et donne les instructions du jour.

Sur son petit bureau d’appoint, Laura, plus calme, édite les feuilles de route. Les livraisons se feront par canton (il y en a 21 !) avec pour chacun, les dotations fixées pour les communes de moins de 15 000 habitants.

Les heures s’écoulent. Tout le monde est prêt. Il ne manque que les masques ! Les téléphones sonnent non-stop pour donner au fil de l’eau les informations. Une cargaison est bien arrivée en France, mais est bloquée sous douane. L’autre avion n’a pas encore décollé…

Ce sera un peu le tempo des 5 jours

Au cœur du dispositif, il y a Delphine qui fait le lien entre tous les acteurs pour huiler les rouages d’une mission essentielle mais difficile – du point de vue logistique – à mettre en œuvre en si peu de jours.

Le tempo de ces 5 jours ?

De l’attente, des ordres et contre-ordres puis le rush quand les transporteurs arrivent avec les cargaisons. Là, toute l’équipe doit conditionner les colis, les marquer par commune, organiser les camions et camionnettes, charger, décharger puis filer livrer aux quatre coins des Yvelines. Puis revenir au camp de base.

Attendre les nouveaux arrivages et recommencer ce bal masqué. Stressant, intense mais dans une ambiance vraiment très sympa. Le vendredi 8 mai, le dimanche 10, ils sont tous sur le pont de 8h à parfois plus de 21h.

Seule journée « blanche » : le samedi 9 mai, faute d’arrivage, les derniers stocks sont en route, quelque part en Europe…

Toutes et tous travaillent au Département des Yvelines dans divers métiers et secteurs : collèges, espaces verts, compta, etc. Ils ont rejoint la cohorte d’agents volontaires par solidarité et vrai sens du service au public. Tous sont fiers d’être mobilisés sur cette mission qui permet à 500 000 Yvelinois d’avoir deux masques en tissu lavables et réutilisables, pour aborder la phase de déconfinement.

Mobilisation des élus

A l’autre bout de la chaîne, les conseillers départementaux sont tout aussi fébriles. Ils ont promis aux maires de leurs cantons que les masques leur seraient remis en main propre au plus tard le dimanche 10 mai. Alors parfois, ça grince un peu des dents quand on leur annonce que les masques ne sont pas arrivés. Qu’ils seront peut-être là le lendemain. Ou que l’on peut leur livrer une cargaison partielle, en attendant le prochain avion… Mais avec toujours en ligne de mire, la date butoir du 10 mai.
Quand on leur apporte enfin les précieux colis, les élus accompagnent la distribution par les chauffeurs-livreurs, de mairie en mairie. Inutile de préciser que les maires étaient heureux et soulagés. Pour eux se posait alors le casse-tête de la distribution. Cela s’est fait dans les boîtes aux lettres dans certains villages, en porte à porte pour d’autres ou encore via les bureaux de vote pour les plus grosses communes.

Le dimanche 10 mai, à 20h, toutes les communes de moins de 15 000 habitants ont reçu leurs dotations.

Dans la vidéo ci-dessous, paroles d’élus sur cette « mission accomplie ».