Depuis le tout début du confinement, le Département des Yvelines organise des séjours d’aération pour les jeunes confiés à l’aide sociale à l’enfance. Pour ces jeunes défavorisés, c’est une petite parenthèse de bonheur, une vie presque « normale ». Et au-delà du déconfinement, le Département organisera d’autres séjours de ce type.
« On a vu un hérisson ! »
« Et nous une biche, si c’est vrai !»
« Moi j’ai vu un paon avec des plumes en velours »
« On a mangé un hamburger avec des patates, trop bien. Les haricots c’était bon quand même un peu »
« On a fait fondre des chamallow au feu, berk… mais c’était super »
« On a fait une chasse au trésor. J’ai pas trouvé le trésor mais j’ai mangé toutes les pépites au chocolat ! »
Jessica, Eden, Emeline, Chloé, Fatou, Emma sont heureux. Ils rient, se chamaillent, courent partout, les
bras en l’air, en sautillant. Des enfants quoi. Heureux des heures passées en plein air. Des enfants pour qui le confinement confine au cauchemar, une épreuve dans l’épreuve. Victimes de maltraitances, ils sont pris en charge par le Département. Ces enfants ne connaissent que la ville, le béton. Et de « vacances » ils n’en connaissent bien souvent que le mot.
« Dès l’annonce du confinement, nous avons mis en place ce dispositif de séjour de répit, d’aération, car nous savions que cela
allait être un enfer pour beaucoup d’entre eux qui ont déjà un parcours de vie traumatique»,
explique Sandra Lavantureux, directrice de l’Aide sociale à l’enfance des Yvelines.
Trois sites accueillent des jeunes, Yvelinois et Alto-séquanais : des ados à l’île de loisirs Moisson-Boucles de Seine, des fratries à la base de loisirs de Saint-Quentin-en-Yvelines et des enfants de la Maison de l’enfance au château de Jambville, propriété des Scouts de France.
Depuis mars, près de 200 enfants de 4 à 12 ans ont bénéficié de ces escapades au vert. Des petits groupes se sont succédé pendant 4 jours. Et se poursuivent.
Pierre Bédier, Président des Yvelines leur a rendu visite. En discutant avec certains des meilleures recettes de purée de pomme de terre, ce
qui a beaucoup fait rire les petits cuisiniers en herbe, il a rappelé combien la mission de protection de l’enfance était essentielle et un défi majeur pour le Conseil départemental et les professionnels de l’enfance.
« Ces petits qui vivent la douleur d’un placement doivent en plus surmonter les restrictions inhérentes au confinement. Leur offrir des moments de liberté, dans de beaux espaces en pleine nature, c’est essentiel et même vital ! ».
Et au-delà du déconfinement
Jessica, Eden, Emeline, Chloé, Fatou, Emma n’arrêtent pas de parler, de raconter leurs journées, les veillées, les jeux et les repas qu’ils partagent. Des gosses dont la tristesse ou l’apathie est ici balayée par des sourires éblouissants. Les éducateurs qui les entourent avec bienveillance ont même du mal à les reconnaître.
« Ici, on les sent apaisés. Même les moments normalement difficiles du coucher, se passent bien. Au foyer, ils sont parfois quasi mutiques, là, on les entend rire, chanter, papoter. C’est merveilleux », explique une des éducatrices de la Maison de l’enfance des Yvelines.
Le Conseil départemental envisage de prolonger le dispositif. Cet été, d’autres mini séjours seront concoctés promet Sandra Lavantureux et l’idée est de poursuivre durant l’année.
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