Deux communes yvelinoises se rapprochent du Liban

Larédaction

Après une première rencontre lors des Assises 2012, dont le Liban était le pays invité d’honneur, les Maires de Noisy-le-Roi et de Bailly se sont rendus dans la commune d’Antoura pour une mission de diagnostic des besoins de cette commune libanaise, qui s’est achevée par la signature d’une déclaration d’intention.

La ville d’Antoura avait sorti ses habits de fête pour accueillir les deux élus yvelinois

Depuis plusieurs années maintenant, les communes de Bailly et de Noisy-le-Roi marchent main dans la main pour réaliser la plupart de leurs projets. Une évidence pour les deux Maires, Claude Jamati et Michel Colin : les deux villes forment un tissu urbain continu de 12 000 habitants qui travaillent, s’approvisionnent ou se divertissent indifféremment dans l’une ou l’autre ville. Cette approche commune est même utilisée dans le cadre de deux jumelages qu’elles entretiennent avec des villes américaines et espagnoles.

C’est naturellement que leur est donc venue l’idée d’aborder la possibilité d’un partenariat de coopération décentralisée avec la ville d’Antoura au Liban. Une possibilité évoquée pour la première fois lors des dernières Assises : « C’est Jean-Marie Tétart, Vice-Président du Conseil général délégué à la coopération décentralisée, qui a organisé la rencontre avec le Maire d’Antoura, Labib Akiki. Après ce premier contact, j’en ai discuté avec le Maire de Bailly Claude Jamati, qui a bien voulu s’associer aux échanges suivants », explique Michel Colin, Maire de Noisy-le-Roi et Conseiller général des Yvelines. Depuis octobre, les deux édiles ont présenté cette idée à leurs conseils municipaux respectifs et ont consulté des partenaires techniques locaux pour identifier les compétences mobilisables dans deux domaines : le service public d’assainissement, et la gestion des forêts. « Nous voulions très vite avoir une idée précise et concrète de ce que nous pourrions engager dans un partenariat », indique ainsi Claude Jamati. Une consultation qui a permis de constater la bonne volonté des opérateurs locaux pour participer à de futurs projets.

Munis de ces informations et de l’invitation lancée par le Maire d’Antoura, les deux élus se sont rendus au Liban du 30 avril au 2 mai pour découvrir la ville et mieux cerner les problématiques de gestion municipale d’Antoura. Un magnifique accueil leur avait été réservé par le Maire Labib Akiki, et les rendez-vous se sont alors succédés à un rythme effréné : échange avec le conseil municipal, visite du Collège d’Antoura (le premier collège fondé par la France au Proche-Orient), rencontres avec des spécialistes de l’assainissement et de la gestion des forêts… « Nous avons senti combien les gens sont sensibles et proches de la France », relève Michel Colin, impressionné par la connaissance de l’histoire française démontrées par les personnalités rencontrées. Les discussions d’ordre technique permettent aussi progressivement de délimiter un périmètre autour duquel une coopération pourrait se structurer : « Antoura dispose de nombreuses forêts incluses dans le tissu urbain, qui ne sont pas entretenues, et qui présentent un risque réel et sérieux pour la sécurité des habitants en cas d’incendie, reconnaît Claude Jamati. Nous pourrions mobiliser notre expérience de la concertation autour de la mise en valeur des espaces naturels, ainsi que des opérateurs techniques comme l’Office national des Forêts, pour accompagner Antoura dans une gestion plus rationnelle des domaines forestiers ».

La déclaration d’intention signée par les trois Maires devant une assemblée de personnalités d’Antoura a confirmé l’intérêt et la pertinence d’un futur partenariat, qui devra encore être validé par les conseils municipaux de chaque ville. « Sommes-nous faits pour vivre seuls ?» demandait Labib Akiki dans l’entame de son discours. A ce moment-là se ressentait dans la salle un tel plaisir à être ensemble qu’il a semblé inutile à quiconque de disserter davantage sur cette question.

Depuis 2009, le Département des Yvelines accompagne la Fédération des municipalités du Kesrouan-Ftouh (dont la ville d’Antoura est membre) dans la mise en place d’une politique touristique régionale, et dans le développement des projets de tourisme vert. Chaque année, de jeunes yvelinois se rendent durant l’été au Liban pour aménager, avec des jeunes libanais, un sentier de randonnée. En août 2013, 8 jeunes yvelinois devraient ainsi se rendre dans la municipalité de Kfouh pour mettre en valeur le « Sentier des sources ».