La construction de la digue de Montesson, prolongement de celle de Sartrouville, est officiellement lancée ce 10 janvier 2019. La cérémonie inaugurale a été organisée en présence des partenaires de cet important chantier d’aménagement du territoire. Très attendue, la digue sera opérationnelle dès le printemps 2020.
C’est un grand soulagement pour les habitants de Montesson, surtout pour les riverains du quartier de La Borde qui n’ont pas été épargnés par les caprices du fleuve ces dernières années.
Malgré le froid, l’ambiance était à la fête, tout le monde – des habitants aux élus (maires, sénateurs et députés) et partenaires de ce grand projet – affichait sa joie. Ce jeudi 10 janvier 2019 marquait la fin d’un combat mené depuis près de 25 ans ! La digue de Sartrouville va enfin être prolongée jusqu’à Montesson, mettant ainsi à l’abri des crues de la Seine, les 1 500 habitants de La Borde.
« C’est un moment historique !», se réjouit Jean-François Bel, maire de Montesson et tenace défenseur de ce dossier qu’il n’a jamais lâché.
Pour l’édile, « cette digue, c’est la fin du mur de la honte ». En effet, à chaque crue du fleuve, les Sartrouvillois étaient protégés par leur digue, pas les Montessonnais… distants d’à peine 750 mètres plus loin.
Monsieur Bel a tenu à saluer Gérard Larcher, Président du Sénat qui a porté au plus haut ce dossier ainsi que Pierre Bédier, Président des Yvelines. Le Département a en effet participé au financement (2,6 M€ pour un chantier d’environ 14 M€) et cédé un terrain pour la création d’une zone humide à haute valeur écologique alors que cela entre dans le champ de ses compétences facultatives.
« Au Conseil départemental des Yvelines, nous croyons à l’égalité des territoires c’est pour cela que nous intervenons dans la construction de la digue » a déclaré Pierre Bédier qui a rendu hommage, dans un discours plein d’humour, à la persévérance de Jean-François Bel.
Gérard Larcher, Président du Sénat, a souligné combien cette matinée inaugurale
marquait une double réconciliation : Entre les habitants de Montesson et de Sartrouville d’une part, entre les riverains de La Borde et le fleuve d’autre part.
Et de citer Bonaparte, visionnaire, pour qui « Paris-Rouen-Le Havre formaient une seule et même grande ville dont la Seine était la grande rue ».
Trois chantiers, livraison en mai 2020
Le maître d’ouvrage de l’ensemble des travaux sera le Syndicat mixte de la Seine et de l’oise (SMSO) présidé par Daniel Level qui a déclaré avec humour « qu’il était heureux de signer la mort du mur de la honte ».
L’opération va porter sur trois chantiers :
– le prolongement de la digue sur 780 mètres,
– le creusement d’une zone-tampon innovante destinée à accueillir les eaux de la Seine en cas de crue. De fait, la législation sur l’eau exige de créer une zone de compensation pour accueillir les eaux lors des inondations. Cette zone-tampon sera installée en amont de la digue, près de l’hôpital Théophile-Roussel, sur des terrains appartenant à Montesson et au Département des Yvelines. Elle sera transformée en zone humide avec un plan d’eau semi-permanent et directement reliée au fleuve.
« Cette réalisation est exemplaire et unique le long de la Seine, se félicite Patricia Blanc, Directrice générale de l’agence de l’eau Seine-Normandie. Elle fera office d’éponge tout en abritant une belle biodiversité en territoire urbanisé et en répondant aux exigences légales ».
– la conception enfin d’une lande herbacée avec les terres excavées pour la zone-tampon.
Les travaux de la digue débuteront le 21 janvier avec l’installation de palplanches (c’est-à-dire des parois qui vont étanchéifier l’ouvrage). En mars 2019 les chantiers de la zone tampon et de la lande herbacée seront lancés. A moins que le fleuve ne réserve de mauvaises surprises, les travaux devraient être achevés en mai 2020.
Chiffres clés de l’ouvrage
780 m : longueur du prolongement de la digue. Ils s’ajoutent aux 2,7 km de la digue existante côté Sartrouville.
150 000 m3 : c’est le volume de terres qui sera excavé en bord de Seine afin de créer la zone de compensation pour permettre aux eaux de s’y épandre en cas de crue.
14 M€ : coût global du projet dont environ 2,6 M€ financés par le Conseil départemental des Yvelines. Les autres partenaires sont la Région Ile-de-France, l’Union Européenne (fonds FEDeR), la ville de Montesson, l’Etat et la Communauté d’agglomération Saint-Germain-Boucle de Seine présidée par Pierre Fond, maire de Sartrouville et élu départemental.