Elliott de Wit, des parquets de Maisons-Laffitte à la NBA

NicolasThéodet

Elliott de Wit n’est pas un Yvelinois comme les autres. Fan de basket, il a quitté les parquets de Maisons-Laffitte pour se retrouver sur le banc d’une équipe NBA. Assistant au sein de la « vidéo room » de l’équipe des Détroit Pistons, il nourrit son rêve de devenir un jour coach. 

Elliott De Wit (en rouge) s’est entièrement intégré à l’univers du basket universitaire. © De Wit / Texas tech

La barbe bien taillée et noire, un léger sourire et Elliott De Wit prend place face à la webcam de son ordinateur. Il est seulement dix heures du matin à Détroit et dehors se mêlent le froid et la neige. « Aux États-Unis, la ville que j’ai adorée c’est San Francisco », explique le jeune homme. Il faut bien avouer que parmi toutes les destinations qu’il a parcourues, elle est la plus paradisiaque pour de nombreux voyageurs.

La découverte du Basket dans les Yvelines

Pourtant, à Détroit, Elliott est probablement un des hommes les plus heureux.  Originaire des Yvelines, cet amoureux du basket a su transformer sa chance en culot, et son culot en réussite. Un vrai rêve américain qui débute dans les gymnases des Yvelines, à Maisons-Laffitte, sa ville d’origine.

« Dès le CE2, j’ai commencé à jouer. J’avais un niveau correct, mais l’idée d’être pro, c’était impossible. Rapidement je me suis mis à aider mon club en coachant les petits. Tout de suite, ça m’a plu ».

Le jeune Yvelinois ne reste jamais très loin des terrains. © De Wit / Texas tech

Jamais loin des parquets, Elliott est par contre plus éloigné des bancs de l’école. Il arrête le cursus scolaire traditionnel à 14 ans et se lance dans une formation de serveur dans le 17ème arrondissement. Mais sa stabilité est ailleurs. Sa vie entière tourne autour du ballon orange. Il coache toutes les catégories de jeunes et fait des rencontres qui changent sa vie.

Xavier Calvaire, coach au Paris Levallois et Maisons-Laffitte, vient à sa rencontre. « Il a été mon coach en cadet, et il m’a invité à venir le rejoindre en tant qu’assistant et m’incite à devenir coach professionnel et passer les diplômes », se rappelle Elliott. Coup de bol, il recherche un projet professionnel après avoir perdu son emploi suite à un accident de la route qui l’a immobilisé 7 mois.

Toujours saisir les opportunités qui se présentent

Ces chances, Elliott ne les laisse jamais passer. Il est un véritable idéaliste qui veut à tout prix voir ses rêves se réaliser. Il décide même de retrouver les bancs de l’école au sein du CFA du PSG afin de passer tous les brevets nécessaires. Ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il n’est pas près de quitter les études. Et en rencontrant Parham Moili, ancien joueur universitaire de San Francisco, il prend une décision dingue, partir aux États-Unis pour devenir coach de Basketball. « Il a m’ai aidé dans tous les domaines. Il a été un véritable mentor pour moi », explique Elliott

Difficile d’imaginer la complexité d’un tel rêve. Un français, qui a arrêté les cours après le collège, espère prendre une place sur un banc d’une équipe NCAA. Il le fait quasiment dès son arrivée à Berkeley en Californie, grâce à un certain culot.

« Je suis arrivé dans la salle et j’ai commencé à regarder. Puis le coach est venu me parler et m’a petit à petit intégré dans le groupe », explique Elliott.

A Texas Tech, Elliott apprend et proffite pleinement de sa scolarité. © De Wit / Texas tech

Il ne reste pourtant que deux mois à San Francisco. Les frais de scolarité faramineux l’orientent alors vers un Junior College dans le Texas.

« Je suis devenu un étudiant modèle. La première année j’ai payé mon année 9000 €, mais pour la seconde année j’ai obtenu une bourse grâce à mes notes et mon implication dans l’équipe. Et j’ai validé mon diplôme avec une super moyenne », explique-t-il.

Du Texas profond au parquet de NBA

C’est alors que son rêve continue. Berkeley et Missouri State lui font les yeux doux pour poursuivre ses études. Il rappelle ses contacts et fait le choix, quelques mois plus tard, de rejoindre l’université et l’équipe des Red Raiders de Texas Tech. Il s’épanouit alors sur le banc de l’équipe et dans les amphithéâtres. En échec scolaire à 14 ans, il est aujourd’hui diplômé d’un master d’une prestigieuse université américaine, et va réaliser la première étape de son rêve, intégrer le staff d’une équipe de NBA.

S’ils sont quelques-uns à lorgner sur le Français, « les premiers ce sont les Detroit Pistons », déclare Elliott. Comme à chaque fois dans ses choix, le jeune homme ne laisse pas de place au doute et refait une nouvelle fois ses valises en direction du Michigan : « ils sont les premiers à m’avoir fait confiance, à me laisser ma chance. Il fallait que je la saisisse ».

Aujourd’hui, l’Yvelinois de naissance apprend et continue un travail acharné pour rêver encore plus loin. Toujours avec la même énergie, il voit au-delà du présent : « j’ai pris contact avec la Fédération Française pour proposer mes services. J’aimerais tellement participer à une olympiade avec la sélection ». Il faut avouer que l’idée de revenir en région parisienne pour Paris 2024, le laisse songeur, et surtout plein d’espoir.