Actrice tantôt comique et parfois dramatique, Elvire Popesco a fait rêver toute une génération entre les pièces, les films, et la grande vie à Mézy-sur-Seine.
Née à Bucarest en Roumanie le 10 mai 1894, Elvire Popesco monte sur la scène parisienne dès 1924, dans des pièces de boulevard où son accent et sa verve comique font fureur. Interprète privilégiée de Louis Verneuil, elle joue également dans des pièces d’Henri Bernstein et d’André Roussin. Elle devient en 1956, directrice du Théâtre de Paris, puis du Théâtre Marigny. Son authenticité sur les planches en fait rapidement un « monstre sacré » du théâtre de boulevard.
C’est à l’ère du « parlant » qu’Elvire Popesco se fait une place dans le monde du cinéma, même si le septième art n’est pas son premier amour. Elle se fait plus discrète sur grand écran, où elle tourne dans des films de Sacha Guitry, Abel Gance ou encore « Plein Soleil » de René Clément en 1960. Son accent inimitable et son aisance se remarquent à l’écran tout comme à la scène, c’est sa sensibilité que l’on retiendra de ses oeuvres. Durant quelques années, Elvire Popesco passe ses journées sur les plateaux de tournage et consacre ses soirées au théâtre. Si elle continue à faire quelques apparitions au cinéma, à partir des années 1940, elle sera principalement au théâtre.
L’amie des vedettes
Devenue en troisièmes noces, l’épouse du comte Maximilien Sébastien Foy, elle achète en 1930, la villa du couturier Paul Poiret, 32 route d’Apremont à Mézy-sur-Seine, construite par l’architecte Mallet-Stevens en 1924-1925 et restée inachevée. Elle la fait transformer, pour la rendre habitable, par l’architecte Paul Boyer, et y reçoit le Tout-Paris de 1938 à 1985. Les vedettes de théâtre et de cinéma se pressent chez Elvire Popesco, que l’on respecte dans tous les milieux artistiques de l’époque.
Le salon d’Elvire Popesco se tient ensuite avenue Foch, à Paris. Académiciens, anciens comédiens, couturiers et hommes politiques se pressent à ses dîners. François Mitterrand lui remet les insignes de commandeur de la Légion d’honneur en 1989.
Elle meurt le 11 décembre 1993, à l’âge de 99 ans, et est enterrée au cimetière du Père Lachaise. Depuis sa mort, sa maison de Mézy-sur-Seine est tombée en ruines et n’intéressait plus personne. Cette demeure aux airs de château était surnommé par les riverais « le paquebot ».
C’est en 1998 que la maison devient classée par le Ministère de la Culture. Aujourd’hui, cette maison reste plus connue sous l’appellation « Villa Poiret » et a été vendue aux enchères pour 2 millions d’euros à un promoteur immobilier, mais les souvenirs de différentes époques allant des drapés d’Orient au théâtre des années 1960 n’ont pas de prix.