Emile Zola : un écrivain engagé à Médan

ChloëBringuier

Emile Zola, célèbre écrivain et journaliste français du 19e siècle a vécu les dernières années de sa vie dans les Yvelines. A l’occasion de la journée de la liberté de la presse, le 3 mai, retour sur l’implication de Zola dans l’affaire Dreyfus avec son célèbre « J’accuse ».

Maison d'Emile Zola à Médan © Wikimédia

Maison d’Emile Zola à Médan © Wikimédia

« J’accuse » : la liberté de la presse

En mars 1898, Émile Zola est photographié par Nadar dans l'attitude qu'évoque la conclusion de « J'accuse…! » : « J'attends ». © Wikimédia

En mars 1898, Émile Zola est photographié par Nadar dans l’attitude qu’évoque la conclusion de « J’accuse…! » : « J’attends ». © Wikimédia

A la fin du 19ème siècle, le soldat Dreyfus est accusé d’intelligence avec l’ennemi. Il est envoyé en Guyane où on l’enferme dans d’atroces conditions. Pendant ce temps, la France se fracture et sombre dans l’antisémitisme. Zola, alors au sommet de sa gloire, utilise sa popularité pour défendre Dreyfus. Cette prise de parti est marquée par le célèbre « J’accuse ». Zola publie en Une du journal L’Aurore cette lettre ouverte au président de la République, Félix Faure. Ce coup se veut tant sur le fond que sur la forme et reste aujourd’hui un symbole de l’éloquence oratoire et du pouvoir de la presse. Habituellement tiré à 30 000 exemplaires, ce numéro de l ‘Aurore sera imprimé en 300 000 exemplaires. Sur six colonnes, Zola prouve l’innocence de Dreyfus en pointant l’erreur judiciaire en déroulant la totalité des faits. En mettant en avant la violation de la loi de la part de l’armée, l’écrivain s’expose à de lourdes poursuites judiciaires. Il sera condamné pour diffamation de l’armée et s’exilera en Angleterre pendant près d’un an.

En s’élevant de la sorte contre l’ordre établi et en en faisant un événement médiatique sans précédent, il permet la révision du procès en 1899 à la suite duquel Dreyfus sera finalement, non pas innocenté mais gracié.

Médan : le refuge d’Emile Zola

L’affaire Dreyfus avait divisé la France jusqu’à l’Assemblée. A son retour d’exil, Zola revient en France, plus particulièrement à Médan dans les Yvelines. En mai 1878, bien avant l’affaire, le succès du 7ème volume de l’Assommoir lui avait permis d’acheter une maison à Médan. Il y organisait de joyeuses parties de campagne avec ses amis Cézanne, Manet, Pissarro, Goncourt… En souvenir de ces rencontres, Zola publie en 1880 un recueil « Les soirées de Médan« , où l’on retrouve notamment une nouvelle de Guy de Maupassant.

Suite à son exil, Zola revient à sa vie paisible de campagne dans les Yvelines. Il y retrouve sa femme et installe sa maîtresse Jeanne Rozerot à Verneuil. Zola se fait discret et meurt subitement, asphyxié, une nuit de septembre 1902 à Paris.

En 2018, la Maison Zola à Médan va accueillir « Le projet Dreyfus » sur la célèbre affaire. Un musée contre l’injustice et l’intolérance.