Face aux changements, tout faire pour conserver une vie de village

NicolasThéodet

À l’instar des communes rurales de France, celles des Yvelines se développent. Les néoruraux, victimes des confinements, profitent de la proximité avec Paris pour se mettre au vert. 

Le bien être et le bien vivre sont une volonté forte dans les Yvelines. ©CD78 / N.Duprey

Le bien être et le bien vivre sont une volonté forte dans les Yvelines. ©CD78 / N.Duprey

Les maires des petites communes sont face à un paradoxe. Ils ont besoin de cette population néorurale pour revitaliser leur village. Mais cette population a des exigences

explique Philippe Benassaya, ancien président d’IngénierY et député de la 11e circonscription des Yvelines.

Des transports, des équipements publics, des écoles et des crèches… Les demandes sont nombreuses. Pourtant, il est difficile d’obtenir un budget pour investir à la hauteur des besoins. Surtout lorsque l’État se désengage petit à petit. « Sans le contrat rural du Département et de la Région, ils ne peuvent rien faire », analyse le député. Malgré la baisse de la Dotation Globale de Financement (DGF) allouée aux communes, il existe beaucoup d’aides émanant des autres collectivités territoriales.

Les contrats ruraux départementaux et régionaux, les fonds d’urgence dans les Yvelines, le contrat Yvelines+… Aujourd’hui, dans les Yvelines, ce sont plus de 450 projets en cours dans les communes rurales.

Des besoins qui évoluent pour les communes

L’attractivité d’un village est capital pour assurer sa survie. ©CD78 / N.Duprey

Quelques années auparavant, les demandes concernaient la rénovation d’équipements publics. Bibliothèques ou écoles vétustes, mairie et salle des fêtes non adaptées aux normes handicapées. Aujourd’hui, les choses ont changé. Les demandes concernent de l’urbanisme, de la communication, du numérique, du patrimoine. La vie dans les communes rurales change. Et si les élus en sont heureux, tous tiennent à garder l’identité de leur village.

Pour cela, le tissu associatif joue un rôle phare. Aux Loges-en-Josas :

Nous n’avons pas de service culturel. Mais nous avons un comité des fêtes dirigé par 15 bénévoles. Il nous fait un programme annuel extraordinaire. Cela coûte à la commune 20 000 euros de subventions par an

explique Caroline Doucerain, la maire. Elle peut d’ailleurs s’enorgueillir d’accompagner une trentaine d’associations dynamiques.

Ce collectif donne de l’attachement au territoire. Une identité

explique-t-elle.

Savoir trouver un équilibre générationnel 

De plus en plus, les demandes et les attentes des commandes changent.©CD78 / N.DUPREY

Même réflexion un peu plus au sud, à Sainte-Mesme, en bordure de frontière yvelino-essonnienne. Isabelle Copetti y entame son premier mandat. À son image, elle souhaite faire de la commune un village dynamique. Un pari compliqué avec la proximité avec la ville de Dourdan et de Rambouillet. Pourtant la bibliothèque n’a jamais aussi bien fonctionné. Le click and collect organisé avec l’école tout comme la kermesse anime le village.

En parallèle nous accompagnons nos seniors. Nous projetons des cours d’informatique. Nous voulons avant tout un équilibre générationnel

précise l’élue.

Point fort des communes rurales, la proximité avec la population fait des merveilles. Conscient de l’engagement de la population, les maires souhaitent avant tout remercier les bénévoles.

L’identité se crée par la vie de village. Elle n’est possible que grâce à la solidarité des bénévoles. Tant qu’il y aura des gens prêts à s’investir dans le tissu associatif, je ne me fais aucun soucis.

explique Caroline Doucerain qui fera tout ce qu’elle peut pour accompagner ses associations dans leur développement.