Disparus au début du XXe siècle, les domaines viticoles d’Ile-de-France commencent à renaître. Au nord des Yvelines, à Nézel, le maire a mis à disposition des terrains pour la plantation de vignes et faire revivre les coteaux de la Mauldre.
Entre le XVIIIe et XIXe siècle, l’Ile-de-France était la première région viticole du pays. Mais petit à petit, les vignerons ont quitté le territoire. Grâce à Philippe Ollivon, président de l’association Les Coteaux de la Mauldre, le passé vigneron de la vallée de la Seine devrait renaître. En 2017, il propose à la commune de Nézel un projet de plantation de vignes. « On identifie des parcelles qui ont un sous-sol et une exposition idéale au sud-ouest pour recevoir des vignes. On se rend compte qu’une partie de ces secteurs appartenait au domaine privé de la commune. Donc on propose assez rapidement au Conseil municipal de mettre en place un bail à ferme pour exploiter ces terrains ».
Les coteaux de la Mauldre une indication géographique reconnue
Pour cela, Philippe Ollivon a créé l’association des Coteaux de la Mauldre. « Le but était de structurer le projet », explique-t-il, sous l’œil du maire, Dominique Turpin, impatient et curieux d’observer le résultat final. « Nous sommes la plus petite ville en superficie des Yvelines », explique l’élu.
« La communauté urbaine veut conserver des terres agricoles et nous voulions mettre en valeur nos espaces. Au lieu de construire, on a préféré privilégier ce projet qui participera aussi au développement économique de la ville ».
En mai 2020, les habitants ont planté eux-mêmes 2 500 pieds de chardonnay et 1 000 de pinot noir. La localisation est idéale et a reçu l’aval de plusieurs experts viticoles. Au travers de ce vignoble, la Commune de Nézel figure d’ailleurs dans le cahier des charges de la nouvelle Indication géographique protégée (IGP) « Ile de France ».
Devenir un modèle de fonctionnement auprès des autres communes
À ce jour, le budget de ce projet s’établit à hauteur de 80 000 € auxquels le Conseil départemental apporte son soutien pour 6 000€. « C’est un projet fédérateur qui rassemble tous les Nézellois. Mais nous devons voir plus loin et décupler la superficie de ce vignoble dans les cinq prochaines années », explique Philippe Ollivon. «L’idée, c’est aussi de devenir un modèle de fonctionnement pour les communes souhaitant entreprendre le même processus viticole sur son domaine privé ».
A terme, l’objectif est de créer une dynamique et de l’emploi. Le prix du terrain en Ile-de-France étant cher, mettre celui des communes à disposition par les villes permettrait de valoriser ce patrimoine oublié de l’agriculture francilienne. Il faudra tout de même attendre 2025 avant de déguster les premières bouteilles.