Grand homme de la musique de chambre française, Gabriel Fauré a mené mille vies de la guerre aux conservatoires les plus prestigieux. Le tout, sans jamais s’éloigner trop loin ou trop longtemps des Yvelines.
Gabriel Fauré, que l’on reconnait comme le fondateur de la musique de chambre française, est né le 12 mai 1845 à Pamiers, dans l’Ariège. Dès l’âge de neuf ans, il est envoyé à Paris pour étudier à l’Ecole Niedermeyer qui formait alors des chefs de chœur et organistes d’église. Il y étudie onze ans, notamment avec Camille Saint-Saëns qui lui présente la musique des compositeurs de l’époque, et remporte plusieurs prix de piano, ainsi que le premier prix de composition avec « Le Cantique de Jean Racine » (opus 11).
Les débuts de l’artiste
Fauré fait alors ses débuts à Rennes comme organiste en 1870, donne également quelques leçons de piano puis s’engage dans la garde impériale le 16 août, au début de la guerre franco-prussienne et participe aux combats pour lever le siège de Paris. Il réside pendant cette période à Rambouillet et se rend également en Suisse, où il enseigne à l’école Niedermeyer qui a été déplacée.
Après la guerre, il fréquente les salons parisiens de Saint-Saëns et Pauline Viardot, où il rencontre tous les musiciens de l’époque et forme avec eux la Société Nationale de Musique. Il est, à partir de 1877, maître de chapelle à la Madeleine.
En 1883, il épouse Marie Frémiet, fille du sculpteur Emmanuel Frémiet, et commence à écrire plusieurs œuvres importantes, des mélodies et des pièces pour piano, son second quatuor avec piano, tout en continuant à assurer le service quotidien à la Madeleine pour subvenir aux besoins de sa famille.
La douceur yvelinoise
Gabriel Fauré séjourna au Vésinet durant les étés 1885 et 1887 au 26 rue Alphonse Pallu. Il y trouve le calme, la sérénité et l’inspiration à quelques minutes du tumulte parisien des Salons et autres réceptions. C’est durant cet été 1887 qu’il composa la version orchestrale de sa Pavane, dédiée à la comtesse Grefullhe. Il possédait également une résidence d’été au Bas-Prunay à Bougival, héritée des beaux-parents Frémiet et dans laquelle naquit son fils Philippe, le 28 juillet 1889. Gabriel Fauré menait une vie entre la capitale et la campagne, nul doute que ces « retraites » furent propices à la création.
En 1896, il est nommé organiste en chef à la Madeleine et succède à Jules Massenet comme professeur de composition au Conservatoire de Paris. Parmi ses élèves, figurent Maurice Ravel, Florent Schmitt, Georges Enesco et Nadia Boulanger. En 1898, son Requiem est donné dans le cadre de l’Exposition universelle, sous la direction de Paul Taffanel.
En 1905, il est directeur du Conservatoire de Paris, dont il bouleverse l’organisation et les méthodes d’enseignement et en 1909, il est élu à l’Institut de France. Mais il est atteint, dès cette époque, de troubles auditifs qui ralentissent sa production. Il prend sa retraite du Conservatoire en 1920, à 75 ans et reçoit cette année-là la Grand-croix de la Légion d’honneur, distinction rare pour un musicien. Il est au faîte de sa gloire lorsqu’il meurt le 4 novembre 1924 et a droit à des funérailles nationales à l’église de la Madeleine.