Le deuil de la Grande Guerre a conduit les communes à rendre hommage aux morts pour la Patrie. Entre 1920 et 1925, quelque 36 000 monuments aux morts ont été érigés en France dont 263 dans notre territoire.
Au lendemain de la guerre, l’ensemble du pays, traumatisé par l’importance des pertes, ressent le besoin de rendre hommage au 1,4 million de soldats tués.
Par la loi du 25 octobre 1919, l’Etat prévoit de faire réaliser un mémorial des morts pour la France sous la forme de registres déposés au Panthéon d’une part et, d’autre part, sous forme d’un livre d’or recensant les morts nés ou domiciliés dans chaque commune et déposé dans les archives municipales. Très rapidement, la construction d’un monument aux morts de chaque commune s’impose partout comme la forme d’hommage la mieux appropriée. Il en « fleuri » 36 000 en France. Dans les Yvelines, on compte 263 monuments de ce type.
Dès 1915 dans les Yvelines
Dans les Yvelines, les plus anciennes décisions de bâtir des monuments aux morts, datent de 1915 et ont été prises par les conseils municipaux de Chambourcy (délibération du 24 juin) et du Pecq (délibération du 13 novembre).
Mais, si la vague de constructions débute dès la paix retrouvée, en 1919, elle connaît son maximum entre 1920 et 1922.
En 1929, la majeure partie des 266 communes que comptait alors le territoire correspondant à l’actuel département des Yvelines ont construit un monument, à l’exception de Rennemoulin, Thionville-sur-Opton, Craches et Favrieux (dont le monument date de 1948).
Six communes ont choisi de ne pas édifier de monument sur leur propre territoire mais se sont associées à une autre commune. Il s’agit de Rocquencourt qui s’est associé avec Le Chesnay, La Verrière avec Le Mesnil St Denis, Le Tartre Gaudran et Grandchamp avec La Hauteville, Toussus-le-noble avec Chateaufort, Ménerville avec Boissy-Mauvoisin.
Huit autres communes ont deux monuments, soit parce qu’il a été choisi d’en édifier un sur la place publique et un autre au cimetière (Les Mureaux, Maule, Louveciennes, Andrézy), soit parce que des hameaux ont préféré avoir leur propre monument (Sandrancourt, hameau de Saint-Martin-la-Garenne et Dennemont, hameau de Follainville, aujourd’hui Follainville-Dennemont), soit encore parce que deux communes dotées chacune d’un monument ont été fusionnées par la suite (Maincourt-sur-Yvette avec Dampierre, Gassicourt avec Mantes).
70% des monuments sont des obélisques
Pour élever leur monument, la plupart des communes recourent à un entrepreneur local comme Hamon, entrepreneur de Rozay (qui a réalisé au moins 13 monuments), Déjardin à Mantes-sur-Seine (11 monuments), Mourgues à Rambouillet (8) ou encore Duchesne à Rosny-sur-Seine (7).
Une autre possibilité consiste à passer par une des firmes industrielles qui se sont spécialisées dans le monument au mort, vendu sur catalogue, et qui opèrent dans toute la France. On recense au moins 12 monuments de ce type dans les Yvelines, parmi lesquels les productions des marbreries générales Gourdon dominent avec leur modèle de la France victorieuse à Achères et Bréval, leur obélisque à Auffargis et Condé-sur-Vesgres, leur Poilu mort en défendant le drapeau à Juziers. Enfin, disposant de plus de ressources, Versailles, Mantes et Houilles manifestent pour leur monument une véritable ambition artistique et choisissent de lancer un concours d’architecture.
Sources : Archives départementales des Yvelines
- Grande Guerre : l’aviation se déploie dans les Yvelines
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- Les bleuets du 11 novembre
- 263 monuments aux morts dans les Yvelines
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