Dès les balbutiements de l’aviation, les Yvelines (ex Seine-et-Oise) ont été un des départements phares de cette épopée. Et tout au long de la Grande Guerre, une base majeure pour l’aviation militaire. À quelques jours du centenaire de l’Armistice, petit rappel du rôle de nos bases.
Au début du XXème siècle, l’aviation commence à prendre essor sur le plateau de Saclay.
De nombreux terrains ouvrent : Toussus-le-Noble en 1907, Buc en 1909 puis Vélizy en 1910, Châteaufort en 1913, Saint-Cyr en 1914, Fontenay-le-Fleury ou encore Mérantais (Magny-les-Hameaux) en 1917 pour n’en citer que quelques uns.
Tout au long de la guerre de 14-18, ces terrains d’aviation serviront d’usines, de bases d’essais, d’écoles de pilotage et de centres d’entraînement pour les pilotes militaires. De grands pilotes y sont passés. Parmi ceux que l’on appelle les « As » et qui ont arpenté, décollé et atterri sur les terrains yvelinois pendant la Grande Guerre, figurent Roland Garros, Georges Guynemer (mort à 22 ans au combat le 11 septembre 1917), René Fonck (surnommé l’as des as)…
A la mobilisation générale, en août 1914, l’aéronautique militaire ne compte que 138 appareils répartis dans 23 escadrilles et quasi autant dans la « réserve générale d’aviation ». Or, le général Bernard, directeur de l’Aéronautique militaire, croit, comme beaucoup de militaires et de politiques à cette époque, que la guerre sera courte.
Conséquences ? Il ne déploiera pas de mesures exceptionnelles pour étoffer l’aviation. Pire, il fait fermer les écoles de pilotage ainsi que les services de l’arrière (maintenance et ravitaillement en pièces détachées) et dispatche les pilotes et personnel « en surplus » vers les corps d’infanterie !
Aviation tactique
Parce que le département abrite des usines, des champs d’aviation, des sites stratégiques, il sera la cible de nombreux bombardements aériens. Mais il faut attendre 1916 pour qu’un début d’aviation militaire prenne vraiment corps, face aux offensives allemandes et à leurs tactiques d’attaques. A cette époque, les états-majors commencent à distinguer le bombardement tactique sur le champ de bataille et le bombardement stratégique à l’arrière des lignes ennemies. Ces derniers visant surtout les sites stratégiques (usines, routes, voies ferrées, gares de triage, dépôts de munitions…). Et c’est pour saper les lignes arrière que l’aviation de bombardement a été créée. La flotte aérienne française est hélas encore loin, techniquement, des armes allemandes. Nos bombardiers Voisin étaient une proie facile pour les chasseurs Albatros et Aviatiks, sans parler des monoplaces Fokker dotés d’une mitrailleuse placée devant le pilote au tir synchronisé avec les pales de l’hélice… une catastrophe technique donc humaine.
Les terrains yvelinois aux avant-postes
L’aérodrome de Buc est remis en service et son école de pilotage ne forme plus que des pilotes de guerre jusqu’en juillet 1917. Parmi eux, un « as » de l’aviation : Louis Blériot !
Le champ d’aviation de Saint-Cyr l’Ecole devient un énorme atelier et un centre de réparation des appareils endommagés qui arrivent par trains entiers. 4000 civils (hommes et femmes) et militaires y œuvrent nuit et jour jusqu’en 1917.
Le génial pilote qu’était Roland Garros faisait partie du 27ème Bataillon de chasseurs de Saint-Cyr. Il meurt quelques semaines avant l’Armistice, le 5 octobre 1918, à 29 ans.
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