La forêt de Rochefort va renaître de ses cendres naturellement. Après les incendies qui l’ont frappée le printemps et l’été dernier, le massif forestier va être recouvert de nature. 

L’incendie de cet été a été particulièrement compliqué à affronter. ©CD78

Et maintenant, on fait quoi ? Après un été spectaculairement chaud, la forêt de Rochefort en Yvelines va devoir se remettre à vivre. En quelques mois, ce ne sont pas moins de 20,3 hectares qui ont été brûlés par les flammes.

« Les pompiers ont dû surveiller quotidiennement. A un moment le feu était racinaire et pouvait partir de n’importe où. Ils n’ont pu se relâcher que quand la pluie a commencé à tomber », se remémore Jean-Marc Jouve, forestier au Département des Yvelines.

Quelques mois plus tard, quel est le constat ? « Nous avons eu de la chance malgré tout », concède le forestier, « grâce au SDIS, nous avons évité le pire ». Maintenant, il faut laisser la nature reprendre ses droits. « Nous allons laisser revenir la bruyère. On va essayer de contrôler la concurrence de type fougère… Ce qui va être important c’est de surveiller la zone. La bruyère est un écosystème important et qui accueille notamment l’Engoulevent d’Europe qui est une espèce d’oiseau protégée qui niche au sol », analyse le forestier.

Observer la forêt de Rochefort et l’étudier

Petit à petit la végétation revient sur les sites incendiés. ©CD78/N.Duprey

C’est aussi l’occasion d’observer d’autres aspects de la forêt, d’autant que le massif sableux présente des particularités spéciales. « Le feu a mis à nu des zones sableuses qui disparaissaient. On va essayer de conserver quelques-unes de ces zones pour essayer de favoriser une faune sabulicole, comme certaines espèces d’abeilles sauvages », ajoute le spécialiste. Globalement, c’est la surveillance qui va primer sur les actions des équipes de terrain. Une surveillance qui se déroulera sur plusieurs mois car aujourd’hui, certaines cicatrices de l’incendie pourraient être encore invisibles.

« Nous avons des arbres qui ont perdu leurs feuilles suite aux incendies. Nous ne verrons qu’au printemps s’ils ne sont pas morts », confie le forestier.

En attendant, les bords de chemin seront sécurisés pour éviter tout accident.

Faire de la pédagogie après le drame de cet été

La fougère n’est pas spécifiquement la bienvenue pour permettre le retour de la biodiversité. ©CD78/N.Duprey

L’espoir, c’est de ne pas revivre en 2023, une saison estivale comme celle-là. Pour cela, la pédagogie auprès des promeneurs reste la clé. La fréquentation accrue des espaces naturels sensibles ces derniers mois a permis en premier lieu de sauver celle de Rochefort : « ce sont des promeneurs qui ont donné l’alerte cet été », explique Jean-Marc. Cependant, plus de fréquentation nécessite aussi plus de prudence et plus de respect des règles en forêt qui sont affichés à chaque entrée de forêt départementale.