La fashion week bat son plein à Paris jusqu’au 1er octobre 2019 ! Inspirations, tendances et spectacles : la mode est sur le devant de la scène. En l’honneur du défilé Lanvin, portrait de Jeanne Lanvin : une femme avant-gardiste.
La mode fait partie de ces milieux qui feront toujours rêver. Parmi les plus anciennes maisons de couture toujours en activité, nous retrouvons la maison Lanvin. Créée en 1889 par Jeanne Lanvin, cette dernière propose des créations dans l’air du temps, mais aussi proches de ce que les femmes, libérées des corsets, veulent.
Jeanne Lanvin est issue d’une famille modeste et est l’aînée de 11 enfants. Rien ne la prédestinait à travailler dans la mode, mais lorsqu’elle a 10 ans, elle devient livreuse de chapeaux. Jeanne, qui ne sait pas dessiner, se lance alors dans la mode et y consacrera sa vie.
Inspirée par ses voyages et ses rencontres, Jeanne Lanvin est à la tête d’une grande maison de couture dédiée aux femmes, aux jeunes filles mais aussi aux hommes au travers de costumes et autres accessoires. Aujourd’hui encore, les costumes sont entièrement confectionnés à la main dans les ateliers du Faubourg Saint-Honoré à Paris. Pour un costume simple chez Lanvin il faut compter 80 heures de travail ! Ce temps est représentatif d’un savoir-faire français qui perdure et qui est recherché et respecté aux quatre coins du monde.
Chaque saison, Jeanne Lanvin présentait 250 modèles. Broderies superposées, bleu profond et nuancé, clin d’oeil à Fra Angelico : le style novateur et visionnaire de Jeanne Lanvin charme et convainc le beau monde. Une partie des pièces de la créatrice sont aujourd’hui conservées au Palais Galliera.
Créer du simple qui soit très beau
C’était la vision de Jeanne Lanvin : une femme simple et discrète que l’on a souvent comparée à Coco Chanel. Si les créations de Chanel sont aujourd’hui mondialement connues, jusqu’en 1925, c’est le travail de Jeanne qui gagne le coeur des critiques. Elle est discrète et protège sa vie privée là où Gabrielle s’expose et en joue : chaque stratégie ayant son intérêt.
Pour vivre cachée, Jeanne s’enfuit dès les collections terminées dans sa villa du Vésinet dans les Yvelines. Elle s’y repose avec sa première inspiration : sa fille Marguerite. C’est grâce à cette dernière que la carrière de Jeanne Lanvin décolle. Elle coud les vêtements de sa fille et le succès est immédiatement au rendez-vous : tout le monde veut être habillé par Jeanne !
Au début de sa carrière, Jeanne est également à l’origine de nombreux costumes de scène. Elle réalise notamment ceux de « Jean de la Lune » mis en scène par Louis Jouvet en 1929 ou encore ceux de « Chéri » de Colette en 1949.
Au Vésinet : pour vivre heureuse, vivre cachée
Au Vésinet, la façade de la villa est sobre et les intérieurs cossus. Sur le boulevard de Belgique, Jeanne a ses habitudes. Lorsque la vie parisienne se faisait éreintante, Jeanne Lanvin venait se reposer et retrouver l’inspiration au Vésinet. Entourée de fleurs, dont les marguerites ses préférées, et d’eau, Jeanne Lanvin se sentait chez elle à l’abris des regards. En effet, si ses oeuvres sont connues dans le monde entier, sa vie privée l’est restée et le Vésinet lui a également permis ce calme et cette discrétion.
La villa, nommée « Les vieilles tuiles » est immense et se compose de deux bâtiments reliés par un passage couvert. Cette villa s’élève sur un terrain de 5 000 m2 entouré de haies empêchant les regards curieux. Jeanne Lanvin qui avait chargé l’architecte Robert Fournez des plans, s’y sentait bien.
En 2019, la maison Lanvin fait toujours partie des plus prestigieuses et se veut l’image du luxe à la française. Durant toute sa vie, Jeanne a tenu son entreprise d’une main de maître. Elle est à l’origine de la structure « Business » : publicité, diversification de l’offre : c’était son idée et aujourd’hui toutes les maisons le font.